Roger Waters pour la Palestine, face aux lobbies sionistes

Israël, tear down that wall  Roger Waters – Artiste anglais (1) 

Nous ne pouvons rester indifférents face au lynchage médiatique dont font l’objet ceux qui sont résolument engagés pour l’émancipation des damnés de la terre. 

Ceux-là mêmes qui un jour ont, à travers un article, une déclaration ou tout simplement en arrangeant une soirée musicale, condamné par ces actions pacifiques les terribles affres que subit le peuple palestinien martyre depuis 1948 ; date à laquelle l’entité sioniste fut créée. 

Parmi ceux-là, l’artiste-musicien accompli Roger Waters, l’enfant terrible du groupe britannique Pink Floyd, qui depuis des mois voit tour à tour tous ces concerts vilipendés ou carrément annulés dans une Europe où la presse est soumise aux diktats des lobbies sionistes. 

Légataire d’un combat politique de plus de deux décennies, pour les droits des Palestiniens, Roger Waters, vient de publier cette année une déclaration qui fera date –  appelant à soutenir la campagne internationale de boycott, désinvestissement et sanctions à l’encontre de l’entité israélienne. 

Déjà, en 1980, son œuvre phare, la composition, Another Brick in the Wall, fut interdite par le régime raciste sud-africain au seul fait qu’elle fut reprise par des enfants noirs du bidonville Soweto au cours d’un meeting pour défendre leur droit à une éducation égale. 

Suite à quoi, le gouvernement d’apartheid de ce temps, imposa un blocus culturel, pour ainsi dire sur la totalité de ses créations. 

Vingt-cinq ans plus tard, en 2005, des enfants palestiniens participant à un festival en Cisjordanie ont repris la même chanson pour protester contre le mur d’apartheid israélien. Ils ont fredonné haut et fort “ Nous n’avons pas besoin d’occupation ! Nous n’avons pas besoin de ce mur raciste ! “ 

À l’époque, Roger Waters et son groupe avaient déjà une longueur d’avance sur tous les musiciens occidentaux de part de leurs prises de position contre les guerres en Iraq, en Afghanistan, pour ainsi dire de toutes les guerres ; celles des puissants de ce monde contre les démunis. 

La Palestine, au vu de la redoutable machine à désinformation sioniste, ne fut point dans les agendas déjà bien chargés de l’activisme politique des Pink Floyd. 

Mais la Providence est toujours du côté des faibles. Et tout-cela changea l’année suivante en 2006, lorsque Roger Waters fut invité à visiter sous la protection des Nations Unies la Palestine. Rien n’aurait pu le préparer à ce que qu’il a vu durant ce voyage. 

Dans une conférence de presse, il déclara par la suite : “ j’ai appris ce jour-là à Bethléem quelque chose de ce que signifie vivre sous occupation, emprisonné derrière un mur. 

Cela signifie qu’un agriculteur palestinien doit regarder des oliviers, vieux de plusieurs siècles, déracinées. Cela signifie qu’un élève palestinien ne peut pas se rendre à l’école, car le poste de contrôle israélien est fermé.

Cela signifie qu’une femme peut accoucher dans une voiture, parce que le soldat ne la laissera pas passer à l’hôpital qui se trouve à dix minutes de là.  

Cela signifie qu’un artiste palestinien ne peut pas voyager à l’étranger pour exposer ses créations.   

Cela signifie que les enfants s’endorment affamés, dont beaucoup souffrent de malnutrition chronique. Cela signifie que les pères et les mères, incapables de travailler dans une économie décimée, n’ont aucun moyen de subvenir aux besoins de leurs familles.   

Cela signifie que les étudiants universitaires titulaires de bourses pour étudier à l’étranger doivent voir l’opportunité de leur vie leur échapper parce qu’ils ne sont pas autorisés à voyager.  J’ai su alors que ma conscience ne me permettrait pas de m’éloigner de ce mur, du destin des Palestiniens que j’ai rencontrés, des gens dont la vie est quotidiennement écrasée de multiples façons par l’occupation israélienne. “ 

Depuis cette visite qui le marqua à vie, Roger Waters arborant le foulard palestinien ; symbole du combat de tout un peuple ; a porté la cause de la Palestine dans tous ses concerts, aux quatre coins du monde. Il en a éveillé des consciences sur tous les continents, et il en paye le prix fort aujourd’hui, mais son engagement n’a pas diminué d’iota. Et les hommes et les femmes de bonne volonté ne peuvent que saluer et soutenir Roger Waters, un brave parmi les braves de ce monde. 

En rendant hommage à Roger Waters, nous saluons son activisme inébranlable envers la justice et son rôle en tant qu’artiste engagé. À travers sa musique, il a transcendé les frontières géographiques pour créer une toile sonore de solidarité mondiale, prouvant que l’art peut être une force puissante dans la lutte contre l’oppression. Son legs réside non seulement dans les mélodies intemporelles, mais aussi dans son courage qui a donné une voix aux sans-voix et a rallumé la flamme de l’espoir dans la libération de la Palestine. 

Khaled Boulaziz

1) https://www.youtube.com/watch?v=ScNHE78Lye0