La France, championne du deux poids deux mesures quand il s’agit de criminaliser la solidarité avec la Palestine

Quelle époque formidable que la nôtre, où en France, terre autoproclamée des Lumières, on traîne devant les tribunaux un éminent chercheur pour avoir osé remettre en question la narration dominante sur le Hamas, tandis que les crimes d’Israël contre le peuple palestinien sont couverts par un silence complice ou, pire, justifiés au nom d’une prétendue « légitime défense » ! François Burgat, islamologue reconnu, est aujourd’hui menacé de prison pour avoir partagé une analyse critique. Pendant ce temps, les responsables politiques et médiatiques qui soutiennent sans réserve les bombardements israéliens sur Gaza – bombardements qui ont fait des milliers de morts, dont une majorité de femmes et d’enfants – sont applaudis comme des défenseurs de la « démocratie ».

La justice française au service du deux poids deux mesures

Le procureur Emmanuel Merlin a qualifié Burgat de « laudateur, thuriféraire du Hamas et de ses bouchers sanguinaires ». Des mots forts, très forts. Mais où était ce même procureur quand des ministres, des éditorialistes et des « experts » en plateau télé justifiaient les frappes israéliennes sur Gaza, malgré les preuves accablantes de crimes de guerre ? Où était la justice française quand des milliers de voix, y compris dans les plus hautes sphères de l’État, ont soutenu sans réserve une armée qui a rasé des quartiers entiers, coupé l’eau et l’électricité à des civils, et tiré sur des ambulances ?

La réponse est simple : il n’y a pas de justice impartiale quand il s’agit d’Israël. En France, critiquer le Hamas est un crime. Soutenir l’armée israélienne, malgré ses massacres, est une vertu civique.

Qui sont les vrais apologistes du terrorisme ?

François Burgat est accusé d’apologie du terrorisme pour avoir relayé un communiqué du Hamas. Mais qu’en est-il de ceux qui ont applaudi les frappes israéliennes sur Gaza comme une « réponse nécessaire » ? Qu’en est-il des médias qui ont systématiquement minimisé les victimes palestiniennes, tout en amplifiant la souffrance israélienne ? Qu’en est-il des politiques qui, comme Emmanuel Macron, ont immédiatement brandi l’étendard de la « solidarité avec Israël » sans la moindre retenue face à la violence démesurée qui allait suivre ?

Si Burgat est un « apologiste du terrorisme », alors que dire de ceux qui ont soutenu les frappes israéliennes ayant tué plus de 51 000 Palestiniens, dont des milliers d’enfants ? Que dire de ceux qui justifient les colonies illégales, les expulsions forcées, les arrestations arbitraires ?

La liberté d’expression à géométrie variable

En France, on peut traiter les Palestiniens de « terroristes », on peut appeler à bombarder Gaza « jusqu’au dernier Hamas », on peut même tenir des propos ouvertement racistes contre les Arabes et les musulmans sans craindre de poursuites. Mais osez remettre en question la version israélienne des événements, osez évoquer le droit des Palestiniens à résister à l’occupation, et vous serez immédiatement traîné en justice, diffamé, ostracisé.

François Burgat n’est pas un criminel. C’est un intellectuel qui a consacré sa vie à comprendre les dynamiques politiques du monde arabe. Son crime ? Avoir refusé de se plier à la doxa pro-israélienne qui domine en France.

L’hypocrisie des gardiens de la morale médiatique

Le Monde, qui relaie avec zèle cette affaire contre Burgat, est le même journal qui a souvent servi de caisse de résonance à la propagande israélienne. Où sont leurs articles dénonçant les crimes de guerre israéliens ? Où sont leurs enquêtes approfondies sur les milliers de Palestiniens tués depuis des décennies ?

La réponse est édifiante : en France, il existe une ligne rouge. Vous pouvez critiquer la politique intérieure, vous pouvez dénoncer les injustices sociales, mais touchez à Israël, et vous serez immédiatement mis au ban.

Résister à la criminalisation de la solidarité

La condamnation de François Burgat serait un nouveau pas vers la mort de la liberté académique et de la pensée critique en France. Elle enverrait un message clair : « Ici, on ne discute pas la version israélienne. Ici, on ne défend pas les Palestiniens. Ici, la soumission à la narration occidentale est obligatoire. »

Mais nous ne nous tairons pas. Parce que le combat pour la justice en Palestine n’est pas un crime. Parce que dénoncer l’apartheid israélien n’est pas du terrorisme. Parce que la solidarité avec les opprimés est un devoir moral.

À ceux qui veulent faire taire Burgat, nous répondons : votre partialité est flagrante, votre hypocrisie est insupportable, et votre justice n’est qu’un instrument de répression politique.

La Palestine vaincra.

Khaled Boulaziz