Gaza, Karl Marx et la question Juive

Plus l’histoire d’un pays est ancienne, plus nombreuses et pesantes sont ces couches stratifiées de paresseux et de parasites qui vivent du patrimoine des ancêtres, de ces retraités de l’histoire.

Antonio Gramsci – Cahiers de Prison

Les événements en cours à Gaza apparaissent à beaucoup d’entre nous comme récemment survenus, voire très récents. Cependant, pour ceux qui scrutent l’histoire avec une perspective profonde, chaque guerre n’est que le résultat d’une multitude d’événements stratégiques qui convergent inexorablement vers un moment précis, déclenchant ainsi la grande déflagration.

Les questions posées ne pourront recevoir des réponses significatives dans le contexte actuel que si nous examinons l’histoire du peuple juif à travers le prisme de ses grands penseurs.

Il est un homme, Karl Marx, qui a indéniablement laissé sa marque dans l’histoire. Étant d’origine juive et descendant d’une grande lignée de rabbins allemands, nous examinerons ici son œuvre majeure portant sur la question juive dont il est l’auteur. 

Mais tout d’abord, il est nécessaire de définir la question juive et de comprendre pourquoi Karl Marx lui a consacré un livre. (1) La question juive est un concept complexe qui a été abordé de différentes manières à travers l’histoire. En général, il fait référence à des interrogations, des débats ou des sujets spécifiques liés à la religion, à la culture, à l’identité et à l’histoire juives.

Historiquement, la question juive a souvent été associée à des discussions sur l’émancipation du peuple hébreu, l’égalité des droits pour les Juifs et leur intégration dans la société plus large. Au XIXe siècle, lorsque de nombreux pays européens ont commencé à émanciper leurs Juifs et à leur accorder des droits égaux, cette problématique était au centre des grands débats politiques et sociaux.

Cependant, le terme est également interprété en relation à des questionnements contemporains liés à la confiscation de la Palestine par juifs européens.

Karl Marx reconnaît que les Juifs, sous tous les cieux, à toutes les latitudes et à toutes les époques, ont posé problème, et cela, de diverses manières. (2)

Dès le début du livre en question, Karl Marx expose le problème fondamental :  » Quelle est la religion mondaine du Juif ? Du marchandage. Quel est son Dieu mondain ? L’argent, l’argent est le dieu jaloux d’Israël, face auquel aucun autre dieu ne peut exister. L’argent dégrade tous les dieux de l’homme – et les transforme en marchandises. La lettre de crédit est le véritable dieu du Juif. Son dieu n’est qu’une lettre de crédit illusoire. La nationalité chimérique du Juif est la nationalité du commerçant, de l’homme d’argent en général,  » avant d’ajouter :  » En dernière analyse, l’émancipation des Juifs est l’émancipation de l’humanité du judaïsme. « 

Karl Marx, qui a contribué au quotidien américain New-York Daily Tribune de 1852 à 1862, a écrit dans l’édition du 4 janvier 1856 :  » Il y a un Juif derrière chaque tyran, tout comme il y a un Jésuite derrière chaque Pape. En réalité, les espoirs des oppresseurs seraient vains et les guerres pratiquement impossibles s’il ne se trouvait un Jésuite pour endormir les consciences et un Juif pour délester les nations.

 » … Le travail réel est effectué par les Juifs, et il ne peut l’être que par eux, car ils monopolisent les rouages mystérieux de l’usure en concentrant leurs énergies sur le troc des valeurs mobilières. Partout où un peu de capital courtise l’investissement, il y a toujours l’un de ces petits Juifs prêts à faire une suggestion ou à accorder un emprunt. Le bandit le plus astucieux des Abruzzes ne sait pas mieux où se trouve l’argent sonnant et trébuchant dans la valise ou la poche d’un voyageur que ces Juifs qui manœuvrent avec tout un capital entre les mains d’un commerçant. La langue parlée évoque fortement Babel, et le parfum qui flotte autrement suggère que l’endroit n’est en aucun cas fortuit.

« … Ainsi, ces prêts, maudits pour les peuples, ruine pour les emprunteurs et danger pour les gouvernements, deviennent une bénédiction pour les maisons des enfants de Juda. Cette organisation juive de prêteurs est tout aussi dangereuse pour les peuples que les grands propriétaires fonciers. Les fortunes accumulées par ces prêteurs sont immenses, mais les torts et les souffrances ainsi infligés aux peuples et les encouragements ainsi donnés à leurs oppresseurs sont toujours présents, restent à être soulignés.

« … Le fait que Christ ait chassé les monnayeurs juifs du temple il y a 1855 ans, et que les cambistes de notre époque, alignés du côté de la tyrannie, soient à nouveau principalement des Juifs, ne peut être simplement une coïncidence historique. Les Juifs d’Europe qui pratiquent l’usure ne font que, à une échelle plus grande et plus odieuse, ce que beaucoup d’autres font à une échelle plus petite et moins significative. C’est uniquement parce que les Juifs sont si puissants qu’il est opportun de dénoncer et de stigmatiser leurs méfaits. »

En conséquence, le manque notable de réaction des élites occidentales, combiné à un soutien inébranlable à Israël, est le résultat direct de l’influence significative exercée par des institutions financières et médiatiques juives sur divers aspects de la vie dans le monde occidental.

Il est largement reconnu, notamment parmi les initiés, que ces entités exercent un contrôle absolu sur les décisions politiques et les récits médiatiques. Ainsi, les actions et positions prises par les élites occidentales concernant les événements à Gaza reflètent cette influence, marquées par la lâcheté et la soumission.

Dans cette nasse où les élites occidentales se retrouvent prisonnières, leurs citoyens observent les sacrifices considérables consentis à Gaza comme une lutte épique contre ces puissants intermédiaires du pouvoir.

Cette résilience témoigne d’une résistance farouche, résonnant comme un puissant écho de la lutte contre l’oppression à travers les âges. Au cœur de cette tragédie, l’humanité se réveille de son apathie en percevant la lumière même dans les moments les plus sombres, en embrassant une vérité aussi évidente que le soleil, et en reconnaissant que le courage déployé par le peuple palestinien face aux atrocités de tous les temps est le seul combat qui vaille pour la conscience de l’humanité et sa libération du joug d’un judaïsme génocidaire.

Khaled Boulaziz

1) https://www.amazon.fr/question-juive-Karl-Marx/dp/B0006AV9W2

2) https://fr.wikipedia.org/wiki/Expulsion_des_Juifs