La Mort aux ailes de fer : Épopée de Gaza dans l’ombre de l’anéantissement

À Gaza, dans la grandeur de son épopée, où même le murmure de la terreur ne trouvera jamais refuge… La mort s’envole, portée par des ailes de fer et de flammes, tandis que la terre tremble sous les détonations féroces des obus, ravageant pieds, visages et tentes sans distinction. Encore et encore, la mort réclame sa part, et pas même la plus faible lueur d’espoir n’ose émerger…

Ceux que nous avons aimés sont devenus de simples ombres fugitives, leurs divisions ne se rejoignant que dans nos moments de survie — une survie hantée par la poursuite incessante de la mort elle-même. Elle nous traque, ces ombres de nos vies passées, à travers les ruines des villes dévorées par la destruction, où l’horreur est gravée à jamais dans les yeux de nos enfants, et la terreur ronge sans relâche la moelle de nos cœurs.

Les titres des journaux sont ensevelis sous les décombres, tandis que les saisons migrent sans repos. Les rues se confondent dans une monotonie sans fin, où seules les pierres et les flammes effacent les contours jadis clairs de nos cités. Les maisons se sont effondrées en de simples tas de ciment, éparpillés sans soin à travers un paysage stérile, dépourvu de forme ou de fonction.

La mort vole comme un oiseau spectral, brisant avec l’aiguillon tranchant des avions, tandis que les obus de chars frappent sous nos pieds, sur nos visages et entre les murs fragiles de nos tentes. Encore et encore, elle revient, prenant sa part, ne laissant pas même la plus infime lueur de vie derrière elle. Nous enterrons ce qui reste, et nous marchons inexorablement vers une nouvelle mort cruelle.

Ils se vengent de tout — de nos rues, de nos fenêtres, de nos vêtements mêmes, des maisons qui abritaient autrefois notre chaleur, de la nourriture que nous partagions, de notre chair, du sang qui coule dans nos veines, et du sang de nos enfants, désormais éparpillé sur le sol. Ce sont les adresses sacrées de ceux que nous avons aimés.

Nos écoles sont devenues des sanctuaires de douleur, nos hôpitaux transformés en lits de mort et lieux d’exécution, tandis que nos tombes sont profanées par les lames insensibles des bulldozers militaires, labourant nos restes comme si nous n’étions rien de plus que de la terre sous leurs roues. Ils nous poursuivent, même dans la mort.

Malheur à ceux qui portent l’eau pour étancher la première soif, et à ceux qui apportent le pain aux affamés, car la faim et ses soldats sont des serviteurs fidèles du Talmud, implacables et sans merci.

La mort vole, bondit avec les avions, les obus de chars explosent sous nos pieds, sur nos visages, et entre nos tentes — tel est notre destin, un destin de sacrifice incessant, où aucune lueur de vie ou de survie n’ose se manifester. Nous enterrons les fragments de nos corps, et encore une fois, nous marchons vers le même sort, vers une autre mort.

Nous ne sommes que des mains nues, sans tanks, ni fusils pour nous défendre. Pas de médailles d’honneur sur nos poitrines, ni de bannières de guerre — pourtant, craignez-vous nos visages ? Les échos de notre histoire et les noms de nos villages inspirent-ils la terreur à votre âme, mère ? Est-ce le rire de nos enfants ou les espoirs de notre retour, portés par les vents chaque matin le long des rivages, qui vous effraient ? Notre retour, pour apporter la paix à la terre que nous appelons la nôtre, et aux lieux de repos de nos ancêtres ?

Khaled Boulaziz