L’Arabie Saoudite, berceau de l’islam et foyer de La Mecque et de Médine, occupe une place unique dans le cœur de milliards de musulmans. Ce n’est pas simplement un pays, mais une terre sacrée imprégnée d’une immense signification spirituelle. Pourtant, aujourd’hui, cette terre est marquée par une décadence morale et spirituelle qui menace les fondations mêmes du monde islamique. La monarchie saoudienne, au lieu d’honorer sa mission sacrée, a succombé à l’opulence et aux manœuvres politiques, trahissant ainsi ses obligations envers l’islam et la communauté musulmane mondiale. Cette trahison se manifeste notamment par des démonstrations de richesse extravagantes, son alignement avec les agendas sionistes, et son indifférence envers les opprimés, en particulier les Palestiniens. Ces actions méritent une condamnation, car elles sapent l’intégrité morale du monde islamique.
La décadence morale de l’Arabie Saoudite est particulièrement visible dans la transformation de son paysage social et culturel. Le régime a de plus en plus adopté une culture du luxe et de l’excès, accueillant des concerts, des fêtes et des événements contraires aux principes islamiques d’humilité et de modération. Ce qui était autrefois une terre vénérée pour son austérité spirituelle ressemble désormais à un terrain de jeu pour une élite riche, ornée de tours opulentes et d’extravagances dignes de Las Vegas, bien loin de ce qu’on attend du berceau de l’islam. Ce changement n’est pas qu’une altération superficielle, mais bien une érosion profonde des valeurs spirituelles que l’Arabie Saoudite est censée incarner. Il reflète une priorisation du matérialisme au détriment des responsabilités morales et religieuses liées à son rôle de gardien des lieux saints de l’islam.
Cette déchéance morale est encore aggravée par les décisions géopolitiques de l’Arabie Saoudite, notamment son rapprochement avec Israël, un État largement considéré dans le monde musulman comme un oppresseur des Palestiniens. La normalisation des relations avec Israël est présentée comme une étape pragmatique vers la stabilité régionale, mais elle contraste fortement avec les revendications de leadership islamique de la monarchie saoudienne. Comment un régime qui se positionne comme protecteur de l’islam peut-il s’aligner avec un État accusé de génocide et d’oppression envers des musulmans ? Cette duplicité affaiblit non seulement la solidarité islamique mondiale, mais elle renforce également les forces mêmes qui oppriment les Palestiniens depuis des décennies. Elle soulève des questions pressantes sur la boussole morale du régime saoudien et sur ses véritables priorités.
Certains critiques pourraient avancer que les efforts de modernisation et les stratégies diplomatiques de l’Arabie Saoudite sont nécessaires pour sa survie dans un monde de plus en plus globalisé et politiquement volatile. Ils pourraient prétendre que les politiques du régime sont pragmatiques, assurant une croissance économique et contrant les menaces de rivaux régionaux comme l’Iran. Cependant, la modernisation et la diplomatie ne nécessitent pas une trahison des valeurs religieuses et éthiques. Le véritable leadership réside dans l’équilibre entre progrès et responsabilités spirituelles et morales. L’approche de la monarchie saoudienne, au lieu de promouvoir un progrès authentique, semble être une capitulation face aux idéaux occidentaux et aux agendas sionistes, aux dépens de son identité islamique et de ses responsabilités.
Une autre défense souvent avancée est que l’alignement de l’Arabie Saoudite avec Israël est une nécessité stratégique pour contrebalancer l’influence iranienne dans la région. Bien que la stratégie géopolitique soit un aspect inévitable de la gouvernance, elle ne peut justifier des alliances qui trahissent les principes fondamentaux de l’islam. Soutenir ou normaliser les relations avec un régime accusé d’opprimer les musulmans sape la solidarité même dont le monde islamique a besoin pour relever ses défis. Un pragmatisme qui sacrifie la justice et les valeurs religieuses n’est pas du pragmatisme, mais un échec moral. En donnant la priorité à sa survie politique et à la consolidation de son pouvoir, le régime saoudien a renoncé à sa prétention au leadership moral dans le monde islamique.
Les implications des actions de l’Arabie Saoudite vont bien au-delà de ses frontières. En tant que gardienne des lieux saints de l’islam, son comportement établit un précédent pour le monde musulman. Lorsque le régime s’adonne à l’excès matériel et s’aligne avec les oppresseurs, il signale à la communauté musulmane mondiale que ces compromis sont acceptables. Cela érode non seulement le tissu spirituel du monde islamique, mais affaiblit également la résistance collective contre l’oppression et l’injustice. Les actions de la monarchie saoudienne ont des conséquences globales, diminuant l’autorité morale du monde islamique à un moment où elle est le plus nécessaire.
La trahison de la Palestine est l’un des exemples les plus flagrants de l’échec moral de l’Arabie Saoudite. Alors que les Palestiniens subissent oppression et dépossession, les actions de l’Arabie Saoudite suggèrent une indifférence, voire une complicité manifeste. Les efforts de normalisation du régime avec Israël, son incapacité à prendre une position ferme contre l’oppression des Palestiniens, et son obsession pour la richesse et le pouvoir plutôt que pour la justice révèlent une déconnexion profonde avec les principes de l’islam. Cette trahison n’est pas seulement une erreur politique, mais une abdication morale qui ternit la conscience collective du monde islamique.
La quête de richesse et de pouvoir de la monarchie saoudienne n’a pas seulement compromis ses obligations envers l’islam, mais a également ouvert la voie à des forces qui cherchent à remodeler le Moyen-Orient sous couvert de modernité et de progrès. Ces forces, exerçant une influence culturelle et politique, érodent les valeurs traditionnelles et créent des divisions au sein du monde islamique. La transformation de l’Arabie Saoudite d’un cœur spirituel à un centre de matérialisme et d’opportunisme politique reflète une tendance plus large de dégradation morale et culturelle qui menace l’intégrité de la région.
Il est impératif que les musulmans du monde entier demandent des comptes à l’Arabie Saoudite. Le berceau de l’islam doit incarner les valeurs qu’il prétend protéger, et non les trahir pour le pouvoir et le luxe. La communauté musulmane mondiale ne peut rester silencieuse alors que cette terre sacrée est transformée en symbole de décadence morale et d’opportunisme politique. Le rôle de l’Arabie Saoudite en tant que gardienne de La Mecque et de Médine s’accompagne de responsabilités inégalées. Elle doit agir non seulement comme une dépositaire de l’héritage islamique, mais aussi comme un phare de justice et d’intégrité face à l’oppression et à l’injustice.
En conclusion, les actions de l’Arabie Saoudite représentent une trahison profonde de sa mission sacrée. Sa décadence morale, ses compromis géopolitiques et son indifférence envers les opprimés sapent les fondations spirituelles et éthiques du monde islamique. Cette trahison n’est pas seulement une crise de leadership, mais un défi pour la conscience de la communauté musulmane mondiale. C’est un appel à l’action pour exiger des comptes et veiller à ce que la terre natale de l’islam reste un sanctuaire de foi, de justice et d’intégrité morale. Garder le silence face à une telle trahison n’est pas une option.
Khaled Boulaziz