La Manipulation géopolitique du conflit du Sahara Occidental et l’unité Maroc-Algérie face à l’oppression Palestinienne

L’animosité entre le Maroc et l’Algérie à propos du Sahara Occidental est souvent présentée comme une lutte géopolitique entre deux nations nord-africaines, mais elle peut également être vue comme un symptôme de forces régionales et internationales plus larges exploitant les divisions pour leurs propres intérêts. Dans ce contexte, certains observateurs soutiennent que la question du Sahara Occidental est un « faux problème » — un conflit attisé par des puissances extérieures cherchant à maintenir leur influence dans la région, au détriment à la fois du Maroc et de l’Algérie. Cette narration met en lumière la manière dont des acteurs internationaux puissants, comme les États-Unis sous l’administration de l’ancien président Donald Trump, ont utilisé la situation pour servir leurs propres intérêts, en se servant de promesses et de pressions pour influencer les politiques de pays comme le Maroc.

Un exemple clair de cela est la décision de l’administration Trump de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental en échange de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël. Bien que cet accord diplomatique ait été salué comme une grande victoire géopolitique pour le Maroc, il a rencontré une forte résistance au sein de larges segments de la population marocaine, en particulier le mouvement islamique politique et ceux pour qui la Palestine est une cause profondément émotionnelle et symbolique. Pour ces groupes, la normalisation des relations avec Israël est perçue comme une trahison de la lutte palestinienne et une atteinte à leurs valeurs, les rendant réticents à l’idée de « normalisation populaire ». Cette résistance persiste malgré les promesses de gains économiques ou politiques issus de relations plus étroites avec Israël, comme les investissements ou la reconnaissance internationale des revendications territoriales du Maroc sur le Sahara Occidental.

L’association de la question du Sahara marocain avec la reconnaissance américaine, comme certains l’ont observé, souligne la perception selon laquelle le Maroc a été soumis à une forme de chantage de la part de puissances étrangères. La manœuvre de Trump, qui offrait au Maroc une victoire symbolique dans le conflit du Sahara Occidental en échange de la normalisation avec Israël, est vue par les critiques comme un acte transactionnel et opportuniste. Ils soutiennent que cet arrangement illustre la manière dont des acteurs extérieurs, comme les États-Unis, manipulent les conflits régionaux pour leurs propres intérêts géopolitiques, sans nécessairement s’attaquer aux griefs historiques et politiques plus profonds qui alimentent ces tensions.

Dans le cadre plus large de la rivalité entre le Maroc et l’Algérie, la question du Sahara Occidental constitue un point de discorde de longue date, l’Algérie soutenant le Front Polisario et plaidant pour l’autodétermination sahraouie. Cependant, le conflit a également servi de proxy pratique pour des luttes globales plus vastes, avec des puissances extérieures exerçant leur influence des deux côtés. L’accusation selon laquelle le conflit du Sahara Occidental serait un « faux problème » créé par les ennemis du Maroc et de l’Algérie implique que, sans ingérence extérieure, les deux pays pourraient trouver un terrain d’entente. Cela suggère que le véritable problème réside dans la manipulation de ces divisions par des puissances étrangères à des fins stratégiques, qu’il s’agisse de pressions économiques, de chantage politique ou de l’imposition de décisions de politique étrangère, telles que l’accord de normalisation négocié par les États-Unis.

Le cadrage de cette question comme une conséquence de la « tyrannie américaine » menée par des figures comme Trump met aussi en lumière un sentiment croissant dans la région : les nations plus petites sont souvent des pions dans les jeux de pouvoir globaux, leurs intérêts nationaux étant subordonnés aux ambitions des États plus puissants. Cette perspective renforce l’idée que tant le Maroc que l’Algérie sont manipulés par des forces extérieures, et que la résolution du conflit du Sahara Occidental nécessiterait de s’attaquer à ces dynamiques plus larges d’ingérence étrangère, plutôt que de se concentrer uniquement sur le différend territorial lui-même.

En résumé, la résistance du peuple marocain à la normalisation, en particulier au sein du mouvement islamique politique, provient d’un mélange complexe de fierté nationale, de solidarité religieuse avec la Palestine et d’un ressentiment profond envers la manipulation étrangère. La reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental, loin d’être une simple victoire diplomatique, est vue par beaucoup comme faisant partie d’un marché plus vaste dans lequel le Maroc a été soumis à des pressions de la part de puissances étrangères, utilisant la question du Sahara comme levier pour atteindre leurs propres objectifs. En fin de compte, ce conflit met en lumière la manière dont des puissances extérieures ont exacerbé les tensions régionales entre le Maroc et l’Algérie, transformant ce qui aurait pu être un problème résoluble en une lutte géopolitique prolongée.

Le génocide en cours en Palestine a aligné les peuples marocain et algérien du bon côté : Israël est purement maléfique. La souffrance du peuple palestinien a transcendé les frontières politiques, unissant Marocains et Algériens dans leur solidarité contre l’oppression. Malgré les tensions historiques et géopolitiques entre les deux nations, notamment à propos du Sahara Occidental, leur opposition commune aux atrocités en Palestine montre clairement qu’ils partagent les mêmes bases morales. Les dirigeants des deux côtés doivent en prendre conscience : les Algériens et les Marocains ne peuvent jamais être de véritables ennemis à cause de problèmes fabriqués. Le conflit du Sahara Occidental, souvent manipulé par des forces extérieures, ne doit pas diviser deux peuples qui partagent des valeurs, une histoire et un engagement commun pour la justice. Au contraire, leur unité en faveur de la Palestine devrait leur rappeler que leur force réside dans la solidarité, et non dans un conflit fabriqué par des acteurs extérieurs. Il est temps que les dirigeants des deux pays reconnaissent cela et qu’ils œuvrent à la résolution de leurs différends, tout en se concentrant sur la véritable lutte pour la justice en Palestine.

Khaled Boulaziz