Le génocide est un crime distinct et incomparable, souvent qualifié de « crime des crimes ». Il n’est ni atténué ni excusé par les circonstances. Cependant, lorsqu’on le présente comme un crime de guerre—une conséquence malheureuse du conflit—le génocide peut être réduit à un simple « accident de guerre ». Les partisans d’Israël reprennent souvent ce point de vue, excusant la destruction systématique de la société palestinienne comme une conséquence inévitable et malheureuse de la guerre.
Cette narration du génocide comme « crime de guerre » sert à protéger et absoudre les auteurs de ces actes. Elle minimise le crime en l’associant au chaos de la bataille, suggérant que « des choses terribles arrivent » dans la guerre. Mais c’est précisément ce que cherchent Israël et ses alliés. En présentant ses actions à Gaza et en Cisjordanie comme des sous-produits du conflit, ils occultent le fait que le massacre de civils est intentionnel et systématique, non accidentel.
D’un point de vue juridique et moral, le génocide est un crime qui se suffit à lui-même. Ce n’est pas un crime entouré de facteurs atténuants. Les massacres délibérés de Palestiniens par Israël en font un État criminel, une menace pour la paix mondiale. Ce n’est pas une théorie militaire complexe comme celles de Carl von Clausewitz, mais une réalité simple.
Pour mieux comprendre les actions d’Israël, on pourrait se tourner vers Truman Capote et sa description de tueurs à sang froid. Israël, comme le sujet de Capote, est un « tueur-né »—parfaitement rationnel, mais sans conscience. La nation opère avec une brutalité méthodique, soutenue par la majorité de sa population, et mène sans relâche sa campagne d’extermination à Gaza.
Le génocide, contrairement aux crimes de guerre, est inexcusable. Aucune justification ni circonstance atténuante ne peut l’expliquer. Historiquement, les responsables de génocide ont souvent été condamnés à la peine de mort, car leurs actions sont des crimes contre l’humanité. Pourtant, les défenseurs d’Israël continuent de manipuler la réalité avec des récits contre-factuels et des justifications idéologiques.
Hasbara et la distorsion de la réalité
Les efforts de propagande d’Israël sont connus sous le nom de Hasbara, qui signifie « explication » en hébreu. Mais Hasbara n’est pas qu’une simple explication—c’est un outil de rationalisation des atrocités, qui vise à blanchir les crimes de l’État contre l’humanité. Grâce à Hasbara, le massacre de Palestiniens, y compris des enfants et des personnes âgées, est requalifié comme une nécessité de la « légitime défense ».
Prenons l’exemple de cette liste de 649 pages recensant les Palestiniens tués dans des attaques israéliennes, dont des nouveau-nés et des personnes âgées. Hasbara rejette ces atrocités comme des dommages collatéraux, les présentant comme une conséquence malheureuse d’une guerre menée en légitime défense. Elle reconfigure les images horribles de bébés démembrés comme une conséquence inévitable des actions militaires, plutôt qu’un meurtre de masse délibéré. Hasbara va même jusqu’à rejeter la responsabilité de ces crimes sur le Hamas, dépeignant la violence israélienne comme une réaction plutôt qu’une agression.
Hasbara sert également à justifier la destruction des maisons et des mosquées palestiniennes par Israël. Des soldats israéliens, encouragés par ce bouclier idéologique, détruisent ces lieux sacrés avec ferveur religieuse, récitant des prières tout en réduisant des quartiers entiers en ruines.
La fausse étiquette de guerre
Qualifier les opérations militaires d’Israël à Gaza de guerre est une grossière déformation. Une guerre implique deux forces opposées d’une certaine parité. Mais à Gaza, il n’y a pas de champ de bataille, pas d’armée à affronter pour le puissant appareil militaire israélien. Les Forces de Défense Israéliennes (FDI), l’une des armées les plus puissantes au monde, ne sont pas engagées dans une guerre mais dans une campagne d’extermination systématique d’une population civile piégée. Les rares actes de résistance de la part du Hamas ne changent rien à cette réalité fondamentale.
Les opérations des FDI ne sont rien de moins qu’une campagne d’extermination, et les qualifier autrement déforme la vérité. Ce n’est pas une guerre—c’est un génocide.
L’influence mondiale et l’impunité d’Israël
La capacité d’Israël à commettre ces atrocités sans répercussions internationales majeures s’explique par son influence écrasante, notamment à travers le lobby israélien, l’AIPAC. L’influence de l’AIPAC aux États-Unis est profonde, façonnant le discours politique et assurant un soutien inconditionnel aux actions d’Israël, même lorsqu’elles violent clairement le droit international.
Les voix progressistes de la politique américaine, telles que Jamaal Bowman et Cori Bush, ont été réduites au silence lorsqu’elles ont osé critiquer le génocide d’Israël. Leurs candidatures ont rapidement été sapées par le puissant lobby israélien. Pourtant, l’opinion publique américaine est en train de changer. Une majorité significative d’Américains s’oppose désormais à la poursuite du soutien militaire à Israël et appelle à la fin du génocide à Gaza.
Le génocide doit cesser
Ce n’est pas une guerre, et cela ne doit pas être traité comme tel. Le génocide est un crime à part, et l’extermination systématique du peuple palestinien par Israël doit cesser. Le droit international, le droit naturel et la décence commune l’exigent. Le monde ne peut plus se permettre de détourner le regard.
Khaled Boulaziz