L’ordre mondial existant doit être démantelé, afin qu’un nouveau monde, fondé sur la justice, la liberté et la dignité humaine, puisse émerger.
Ali Shariati, Intellectuel Perse
Dans les rues ensanglantées de Gaza, au milieu des cris d’enfants et des décombres de maisons détruites, se déroule une réalité cauchemardesque, un massacre qui perdure depuis des décennies. Le génocide implacable des Palestiniens par le régime sioniste au pouvoir, un crime contre l’humanité, n’est pas seulement une tragédie isolée, mais le reflet d’une injustice systémique plus profonde, enracinée dans l’ordre mondial. Il ne s’agit pas simplement d’un conflit régional ; c’est un microcosme d’un problème bien plus vaste. Tandis que le monde observe en silence, ou pire, avec complicité, une prise de conscience émerge : le problème va bien au-delà de la nécessité de démanteler le régime sioniste. Il s’agit d’un appel à remettre en question et à démanteler l’ensemble de l’ordre mondial qui permet, soutient, et même approuve de telles atrocités.
La machinerie invisible de l’oppression
Pour comprendre la gravité de la situation en Palestine, il faut d’abord comprendre la machinerie qui soutient le régime sioniste. Cette machinerie ne se limite pas à Israël ; c’est un réseau complexe d’alliances internationales, d’intérêts économiques et de stratégies géopolitiques qui convergent pour maintenir le statu quo. Le silence des dirigeants mondiaux, l’indifférence des organisations internationales et l’indignation sélective des médias ne sont pas accidentels : ils sont des éléments délibérés d’un ordre mondial qui privilégie le pouvoir au détriment des peuples, le profit au détriment de la justice.
Cet ordre mondial, qui se proclame défenseur des droits de l’homme et de la démocratie, est en réalité profondément hypocrite. Il ferme les yeux sur la souffrance des Palestiniens, permettant ainsi au génocide de se poursuivre sans contrôle. La caste dirigeante sioniste en Israël agit en toute impunité, sachant que les structures de pouvoir mondiales, des Nations Unies aux superpuissances occidentales, ne feront guère plus que publier des déclarations creuses de préoccupation. L’inaction et la complicité de ces institutions mondiales révèlent leur véritable nature : elles ne sont pas des arbitres de la justice, mais des exécutants d’un système conçu pour maintenir la domination, souvent au détriment des plus vulnérables.
Les fissures dans la façade de la justice globale
Le silence du monde face à la souffrance palestinienne n’est pas seulement un échec de l’empathie ; c’est la manifestation d’une défaillance systémique plus large. Les institutions qui prétendent défendre le droit international, les droits de l’homme et la paix ont montré à plusieurs reprises leur incapacité—ou leur manque de volonté—à agir lorsque ces valeurs sont les plus menacées. La réponse de la communauté internationale à la situation palestinienne, ou son absence, est symptomatique d’une pourriture plus profonde au sein de l’ordre mondial.
Dans ce contexte, les appels à la justice en Palestine ne peuvent être isolés des appels à une restructuration fondamentale du système mondial. Les mêmes structures qui permettent l’oppression des Palestiniens permettent également d’innombrables autres injustices dans le monde. De l’exploitation économique du Sud global à la destruction environnementale perpétrée par les multinationales, l’ordre mondial est conçu pour bénéficier à quelques-uns au détriment de la majorité. La lutte palestinienne est donc non seulement une lutte contre le sionisme, mais contre un ordre mondial qui perpétue l’inégalité, la violence et l’oppression.
Révolution, pas réforme
Étant donné les injustices profondes enracinées dans l’ordre mondial actuel, il est clair qu’une simple réforme ne suffira pas. Le problème ne se limite pas au régime sioniste, mais s’étend à tout le système qui le soutient et le légitime. Pour s’attaquer aux causes profondes du génocide palestinien, nous devons penser au-delà du renversement du sionisme et envisager la possibilité de renverser l’ordre mondial lui-même.
C’est une proposition radicale, mais de plus en plus nécessaire. L’ordre mondial, tel qu’il existe, est insoutenable. Il est bâti sur une fondation d’exploitation, d’inégalité et de violence. Il est temps d’imaginer un nouvel ordre mondial—un ordre basé sur des principes de justice, d’égalité et de véritable démocratie. Ce nouvel ordre doit être porté par les voix et les luttes des opprimés, plutôt que par les intérêts des puissants.
En termes pratiques, cela signifie construire une solidarité internationale qui transcende les frontières et les identités. Cela signifie reconnaître que la lutte pour la libération de la Palestine est intrinsèquement liée aux luttes contre l’impérialisme, le colonialisme et le capitalisme dans le monde entier. Cela signifie remettre en question les institutions qui soutiennent l’ordre actuel, des Nations Unies aux systèmes financiers mondiaux, et créer de nouvelles institutions qui représentent véritablement la volonté des peuples.
Un ordre mondial juste
Le génocide en Palestine n’est pas seulement une tragédie ; c’est un appel à l’action. C’est un rappel que la lutte pour la justice ne peut pas se limiter aux frontières nationales ou à des causes spécifiques. La lutte contre le régime sioniste est une lutte contre un système mondial qui perpétue la violence et l’oppression à grande échelle.
Nous devons oser imaginer un monde où le pouvoir n’est pas concentré entre les mains de quelques-uns, mais partagé par tous. Un monde où la justice n’est pas un privilège, mais un droit pour tous. Ce n’est pas un rêve utopique, mais une nécessité pour notre survie. L’ordre mondial actuel nous conduit vers plus de conflits, plus de souffrance et plus de destruction. Il doit être démantelé, et à sa place, nous devons construire un nouveau système—un système vraiment juste, équitable et pacifique.
Le silence du monde ne peut plus continuer. Il est temps de parler, de résister et de construire un mouvement qui défie non seulement l’entité sioniste, mais l’ensemble de l’ordre mondial qui permet ses crimes. L’avenir dépend de notre capacité à agir maintenant, à nous tenir en solidarité avec les opprimés et à lutter pour un monde où la justice et la paix ne sont pas seulement des idéaux, mais des réalités.
La chute des complices : Un dernier réveil
Alors que nous envisageons la chute de cet ordre mondial dominé par le sionisme, il est crucial de reconnaître que sa chute entraînera également celle des castes militaires oppressives et traîtres au sein du monde musulman et arabe. Ces régimes, qui ont longtemps trahi leur propre peuple en s’alliant avec des puissances étrangères et en perpétuant leurs propres formes de répression, sont des rouages essentiels du système mondial d’oppression.
Ces élites militaires, qui ont maintenu le pouvoir par la coercition, la manipulation et la trahison, ont souvent agi en tant qu’exécutants de l’ordre même qui opprime leurs propres citoyens. Elles ont étouffé la dissidence, réprimé les mouvements démocratiques et collaboré avec des puissances impérialistes pour maintenir leur emprise sur le pouvoir. Leur complicité dans la souffrance des Palestiniens et leur trahison des aspirations plus larges des musulmans et des Arabes pour la justice ne peuvent être ignorées.
La chute du régime sioniste et de l’ordre mondial qui le soutient entraînera inévitablement l’effondrement de ces régimes corrompus et autoritaires. Les peuples du monde musulman et arabe, qui ont longtemps enduré le double joug de l’oppression étrangère et de la tyrannie domestique, se lèveront pour revendiquer leur place légitime dans un nouvel ordre mondial juste. Cette nouvelle ère ne libérera pas seulement la Palestine, mais apportera également la liberté et la dignité à des millions de personnes qui ont souffert sous le règne de traîtres et d’oppresseurs dans leurs propres terres.
En ce moment de transformation, la disparition de l’ordre mondial sioniste ouvrira la voie à la fin de l’ère des dictatures militaires et des régimes oppressifs dans le monde musulman et arabe. Une nouvelle aube se profile à l’horizon—une aube où la justice prévaudra, et où les voix des opprimés seront enfin entendues et respectées. C’est le monde pour lequel nous devons lutter, un monde où la paix, la justice et la véritable démocratie ne sont pas seulement des aspirations mais des réalités vécues. La lutte est longue, mais l’objectif est à portée de main, et avec lui, la promesse d’un avenir meilleur pour tous.
Khaled Boulaziz