La tragédie syrienne : Une nation prise en otage par une caste militariste

Ceux qui s’opposent à des révolutions pacifiques seront emportés par des révolutions violentes.

John F. Kennedy – homme d’État américain

Cette maxime, résonne tragiquement en Syrie. Depuis plus de cinquante ans, ce pays est sous l’emprise d’une élite militariste alaouite qui a pris le pouvoir dans les années 70. Sous la direction de Hafez al-Assad, puis de son fils Bashar al-Assad, cette caste a consolidé son contrôle par des méthodes despotiques, transformant la Syrie en un véritable fief privé. Les richesses du pays ont été accaparées par une minorité, laissant la majorité de la population dans la misère et l’oppression.

L’histoire du parti Baath: Le plus grand malheur des Nations Arabes

Le parti Baath, fondé dans les années 1940, portait initialement des idéaux de renaissance et d’unité arabe. Ses fondateurs, Michel Aflaq et Salah al-Din al-Bitar, rêvaient d’un monde arabe uni, libéré du joug colonial, où règneraient la liberté, la justice sociale et le progrès. Toutefois, ce rêve s’est rapidement transformé en cauchemar pour les nations arabes, particulièrement en Syrie et en Irak, où le Baath a pris le pouvoir.

En Syrie, le parti Baath est arrivé au pouvoir en 1963 à la suite d’un coup d’État militaire. Ce qui avait commencé comme un mouvement politique avec des aspirations nobles s’est rapidement métamorphosé en une dictature brutale. Les rivalités internes et les luttes de pouvoir ont culminé avec l’ascension de Hafez al-Assad en 1970. Sous son règne, le Baath est devenu synonyme de répression, de corruption et de tyrannie. Le parti, loin de servir le peuple, est devenu l’instrument d’une élite militaire qui a pris le pays en otage pour son propre bénéfice.

Une guerre civile dévastatrice

Il est bien vrai que la situation de la Syrie est complexe, mais à force de se cacher derrière cette excuse, on oublie les véritables coupables de la tragédie qui s’y déroule depuis plus de vingt ans. Cette guerre civile, cette dévastation continue, ne sont rien d’autre que les conséquences directes de l’oppression de cette caste militariste. Sous le règne de cette élite sans scrupules, la Syrie a été transformée en un fief privé, exploité uniquement pour satisfaire les intérêts égoïstes de quelques-uns.

Les dirigeants alaouites ont su manipuler, diviser et brutaliser le peuple syrien, imposant leur domination par la force et la peur. Ils se sont approprié les richesses du pays, confisquant terres, industries, et ressources naturelles pour les redistribuer à leur clan, laissant la majorité de la population dans la misère et la désolation. Comment peut-on tolérer une telle infamie ? Cette clique de tyrans, se drapant dans les atours du nationalisme et de la défense de la nation, n’a cessé de renforcer son emprise par des méthodes despotiques. Ils ont bâillonné la presse, muselé l’opposition, et fait taire toute voix dissidente par la répression brutale. Chaque fois que le peuple a tenté de se soulever pour réclamer justice et dignité, il a été écrasé sans pitié.

Si ce n’est le support et l’aide militaire de la Russie et de l’Iran, le régime syrien se serait effondré depuis longtemps. Évidemment, chacune de ces nations apporte son soutien pour des objectifs qui leur sont propres, et non pour l’émancipation du peuple syrien. La Russie cherche à maintenir son influence géopolitique et ses bases militaires en Méditerranée, tandis que l’Iran vise à renforcer son axe chiite au Moyen-Orient.

Les conséquences humaines et la tragédie des migrants

La tragédie syrienne, loin d’être une simple querelle sectaire ou un conflit de factions, est avant tout le résultat d’une exploitation systématique par une élite militaire corrompue. Le monde doit ouvrir les yeux et reconnaître que tant que cette caste restera au pouvoir, la paix et la prospérité resteront des mirages inatteignables pour le peuple syrien.

Cette guerre civile a coûté la vie à des centaines de milliers de Syriens, tués par leur propre armée, et a poussé des millions d’autres sur les chemins de l’exil. La situation en Syrie, exacerbée par la guerre civile et l’oppression d’une élite militariste, continue de forcer des milliers de personnes à risquer leur vie dans des conditions inhumaines.

Un nouveau drame lié à l’immigration clandestine s’est déroulé cette fois dans le désert algérien, où 14 personnes, dont 12 migrants syriens et deux Algériens, ont été retrouvées mortes. Les victimes ont quitté, mardi, la Libye à bord d’un véhicule et ont été retrouvées sans vie dans le désert sur le territoire algérien, près de la frontière avec la Libye, rapporte l’AFP, citant un citoyen syrien chargé par son ambassade de suivre le dossier. Les corps sans vie des 14 personnes ont été retrouvés à 70 km de la commune de Bordj Omar Driss.

C’est l’ONG Relief Association for Search and Rescue qui a alerté, samedi 6 juillet, de la mort des 14 personnes dans le désert algérien. Ce tragique incident illustre une fois de plus les conséquences désastreuses de l’instabilité régionale et de la crise humanitaire qui affecte des milliers de Syriens poussés à fuir leur pays en quête de sécurité.

Un appel à l’action internationale

L’hypocrisie des puissances internationales, qui ferment les yeux sur cette tyrannie au nom de leurs intérêts stratégiques, est une trahison des idéaux de liberté et de justice. Il est temps de dénoncer, sans ménagement, cette mafia militariste qui, sous couvert de gouvernance, a asservi une nation entière. La vérité doit être proclamée haut et fort : la Syrie ne pourra retrouver la paix que lorsqu’elle sera libérée de l’emprise de ces oppresseurs.

Ce drame poignant rappelle l’urgence d’une action internationale concertée pour mettre fin à la crise syrienne et protéger les droits et la dignité des migrants vulnérables. Seule une prise de conscience globale et des mesures déterminées pourront mettre fin à cette tragédie humaine.

Khaled Boulaziz