Algérie : Les chaînes invisibles qui bloquent son élan économique

Introduction

Depuis l’indépendance en 1962, l’Algérie est prise dans un étau militaire qui contrôle les richesses nationales, au détriment de la population et au profit des étrangers et d’une élite militariste. Ce contrôle a engendré une dépendance économique dangereuse et étouffé toute initiative entrepreneuriale, freinant ainsi le développement socio-économique. Cet article explore cette dynamique destructrice et plaide pour une refonte de la gouvernance algérienne pour libérer son potentiel économique.

L’État algérien : Entre aspirations et captation

L’Algérie, riche en ressources naturelles, pourrait théoriquement offrir un niveau de vie élevé à ses citoyens. Cependant, la réalité est bien différente. L’État algérien, sous l’emprise de la caste militariste, est devenu un instrument de perpétuation des intérêts particuliers. Ce phénomène entrave le développement socio-économique et sabote la vitalité entrepreneuriale. Les aspirations d’un État au service de l’intérêt collectif sont ainsi constamment bafouées par une gouvernance qui privilégie une élite restreinte.

Dépendance économique et asphyxie de toute initiative

La structure économique de l’Algérie est profondément vulnérable en raison de sa dépendance excessive aux ressources pétrolières. Cette dépendance est exacerbée par le contrôle serré exercé par la caste militaire sur ces ressources. Les revenus de l’État, fluctuants en fonction des prix du pétrole, laissent peu de marge de manœuvre pour investir dans d’autres secteurs économiques. Les entrepreneurs, confrontés à une bureaucratie écrasante et à la corruption, sont souvent contraints de solliciter des faveurs simplement pour survivre. Ce cycle néfaste étouffe toute possibilité d’initiative entrepreneuriale et empêche la diversification économique nécessaire à une croissance soutenue.

Les Richesses nationales au service des intérêts étrangers

Un aspect alarmant de la situation économique algérienne est la captation des richesses nationales par des intérêts étrangers, souvent en collusion avec la caste militariste. Les accords d’exploitation des ressources naturelles, principalement le pétrole et le gaz, favorisent les compagnies étrangères, laissant une part minime des bénéfices à la population algérienne. Cette dynamique enrichit les élites militaires et leurs clients, tout en renforçant la dépendance économique du pays vis-à-vis de l’étranger. Les profits tirés de ces ressources servent à consolider le pouvoir de la caste militariste, sacrifiant le développement économique durable sur l’autel des intérêts particuliers.

Les BRICS : L’opportunité contrecarrée

Dans un contexte mondial où l’intégration économique est cruciale, l’adhésion à des groupes comme les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) représente une opportunité majeure pour un pays en développement. Cependant, l’Algérie a vu cette opportunité entravée par la mainmise de la caste militariste sur son économie. Les membres des BRICS, conscients des défis économiques de l’Algérie, ont exprimé des préoccupations quant à la viabilité et à la diversification de l’économie algérienne. Cette mainmise engendre une méfiance parmi les investisseurs étrangers, réduisant ainsi les perspectives de croissance économique durable et d’intégration internationale.

L’émergence d’une classe moyenne : Une menace pour le pouvoir militaire

L’émergence d’une classe moyenne économiquement indépendante est perçue comme une menace par la caste militariste. Une classe moyenne prospère et éduquée est souvent synonyme de revendications démocratiques et de participation active à la vie politique. En Algérie, la caste militaire craint que l’autonomie économique de cette classe moyenne conduise à des revendications politiques plus fortes, mettant en péril le statu quo militariste. Pour cette raison, les initiatives entrepreneuriales et les opportunités économiques sont systématiquement étouffées, empêchant ainsi l’épanouissement d’une société civile dynamique et autonome.

Vers un avenir économique libéré

Rompre le cercle vicieux de la mainmise militaire sur l’économie algérienne nécessite une refonte profonde de la gouvernance politique. Une telle réforme est indispensable pour instaurer une bonne gouvernance économique. La redistribution équitable des opportunités économiques est essentielle pour permettre aux entrepreneurs et aux investisseurs de prospérer. La diversification économique, au-delà de la dépendance aux hydrocarbures, est cruciale pour assurer une croissance économique durable. En encourageant l’initiative entrepreneuriale, l’Algérie pourrait répondre aux attentes de sa population et regagner la confiance des acteurs internationaux.

Conclusion : L’Appel à un changement de gouvernance

L’Algérie possède un riche héritage culturel et des ressources humaines abondantes, mais elle doit briser les chaînes imposées par la caste militariste pour libérer son potentiel. La dépendance économique résultant de cette mainmise a érodé les aspirations démocratiques et étouffé toute velléité entrepreneuriale indépendante. Les retombées s’étendent jusqu’à l’arène internationale, comme en témoigne le refus d’adhésion aux BRICS. Pour inaugurer une nouvelle ère, l’Algérie doit embrasser une économie diversifiée, transparente et inclusive, incitant l’initiative entrepreneuriale et créant un avenir de prospérité pour ses citoyens.

Seule une véritable ouverture démocratique, une gouvernance transparente et une redistribution équitable des richesses peuvent permettre à l’Algérie de réaliser son potentiel économique et de garantir un avenir prospère et stable pour ses citoyens. C’est par cette démarche audacieuse que l’Algérie pourra reprendre le contrôle de son destin et façonner une société plus dynamique et autonome. Sans un changement de gouvernance, l’Algérie restera otage de sa propre richesse, exploitée par une élite au détriment de son peuple.

Khaled Boulaziz