Algérie, Maroc : Échec à la guerre

Nous croyons fermement à l’unité du Grand Maghreb, une unité indispensable pour la liberté et le développement de nos peuples.

Ferhat Abbas, Homme d’État Algérien

Les relations entre l’Algérie et le Maroc ont été marquées par des périodes de tension, alimentées par des différends politiques et territoriaux. Cependant, certains individus s’entêtent à promouvoir l’idée d’un conflit armé entre ces deux nations voisines. Cet article examine les motifs de ceux qui soutiennent cette perspective belliqueuse et démontre pourquoi leurs plans sont voués à l’échec, au vu des nombreux liens et intérêts communs qui unissent ces deux pays.

L’Algérie et le Maroc partagent une histoire commune, tissée dans la lutte contre le colonialisme. Les liens culturels, linguistiques et historiques entre les deux nations sont profonds et indéniables. Les partisans de la guerre semblent négliger ces affinités, sous-estimant la force des racines millénaires qui rapprochent ces peuples.

Ces deux pays sont membres de l’Union du Maghreb Arabe (UMA), une organisation régionale visant à promouvoir la coopération économique et politique. En dépit des tensions politiques, cette union n’a pas atteint son plein potentiel. Pourtant, les avantages d’une intégration économique plus étroite sont manifestes. Les partisans de la guerre ferment les yeux sur les bénéfices mutuels qu’apporteraient des relations plus cordiales.

L’Algérie et le Maroc font face à des défis régionaux communs tels que la bonne gouvernance, la migration et les enjeux sécuritaires. La coopération bilatérale renforcerait la stabilité dans la région, mais la perspective de la guerre va à l’encontre de cette logique. Les partisans de la guerre ignorent les avantages d’une approche coopérative pour relever ces défis communs.

Les conflits armés ont souvent des conséquences désastreuses, laissant des cicatrices qui perdurent pendant des générations. Ceux qui prônent la guerre entre l’Algérie et le Maroc semblent oublier les leçons du passé, minimisant les souffrances potentielles qu’une telle confrontation infligerait aux populations des deux côtés de la frontière.

En définitive, les plans de ceux qui prônent la guerre entre l’Algérie et le Maroc sont voués à l’échec. Les liens historiques, culturels, économiques et les défis communs plaident en faveur d’une coopération accrue plutôt que d’une confrontation armée. Il est impératif que les deux nations cherchent des voies diplomatiques pour résoudre leurs différends et travaillent ensemble pour promouvoir la paix et la prospérité dans la région.

Ainsi, nous relayons l’appel des citoyens du Maroc et d’Algérie pour faire échec à la guerre entre les deux pays :

Refusons la situation actuelle qui voudrait aboutir à une confrontation contre-nature, confrontation qui ne peut être qu’un déni de l’histoire profonde de notre région et de son immanence, antinomique aux intérêts des deux peuples et de ceux de la région ;

Croyons que nos peuples se vouent mutuellement des sentiments de fraternité et qu’ils sauront dépasser ces moments de crispation en en limitant l’impact et en sauvegardant le potentiel d’un avenir commun prometteur par la mobilisation de leurs capacités créatrices ;

Appelons l’ensemble des personnes et des organisations de bonne volonté dans les deux pays, et au-delà du Maghreb, à agir pour qu’un terme soit rapidement mis à l’escalade et pour le retour à la raison ;

Affirmons notre conviction que, pour sauvegarder les intérêts supérieurs de nos deux peuples, les véritables femmes et hommes d’État sont celles et ceux qui construisent le vivre-ensemble, la paix et la coopération et non celles et ceux qui s’inscrivent dans la course à la haine, à l’armement, aux escalades et aux appels à la guerre ;

Comprenons que de nombreuses affaires litigieuses sont en suspens entre les deux États et affirmons que la résolution des problèmes entre personnes sensées résulte de l’écoute, de la recherche de l’entente, de la créativité dans l’élaboration des solutions et de leur mise en œuvre, non dans l’appel aux instincts basiques d’agressivité de populations chauffées à blanc les unes contre les autres ;

Attestons que les défis de développement qui se trouvent devant nos peuples sont énormes et que, pour les surmonter, une collaboration régionale élevée est indispensable. La fuite en avant dans la confrontation nous mènerait fatalement à des situations encore pires que celles que nous vivons ;

Regrettons que nos sociétés civiles n’aient pas toujours été à la hauteur des défis et affirmons que la situation actuelle ne leur laisse plus le choix de tergiverser, à moins de renier ce qui constitue leur raison d’être ;

Nous engageons à apporter collectivement notre contribution, algérienne, marocaine, et maghrébine de nos peuples, pour contrer l’escalade et faire face aux appels à la confrontation et à la haine, afin de mieux de faire échec à une guerre entre le Maroc et l’Algérie, tout en consolidant les piliers de la fraternité, de la coopération et dans le but est de contribuer à construire l’avenir auquel nous aspirons.

Khaled Boulaziz