Nous accusons le régime égyptien — cette junte militaire infâme née du coup d’État de 2013 — d’être complice de la famine organisée, du blocus meurtrier et de l’extermination rampante du peuple de Gaza.
Ce n’est pas un simple régime autoritaire. C’est un pouvoir illégitime, imposé par les tanks, sanctifié par Washington, financé par les pétromonarchies obscurantistes d’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, et toléré par ceux-là mêmes qui prétendent défendre la Palestine mais se taisent quand l’Égypte verrouille Rafah.
Ce régime a renversé Mohamed Morsi, premier président démocratiquement élu de l’histoire du pays, dans un coup d’État baigné de trahisons. Depuis, il règne par la terreur : plus de 100 000 prisonniers politiques croupissent dans les geôles du maréchal Sissi. Des opposants torturés à l’électricité. Des femmes violées dans les commissariats. Des enfants condamnés pour avoir crié « Liberté ».
Mais aujourd’hui, il perpètre un autre crime. Un crime de guerre. Un crime de lâcheté et de soumission : il ferme la frontière de Rafah et bloque l’aide humanitaire à Gaza.
Alors que les bombes israéliennes carbonisent les corps d’enfants,
alors que les hôpitaux palestiniens s’effondrent faute d’électricité,
alors que les ambulances cherchent désespérément du carburant,
les généraux égyptiens ordonnent que les camions d’aide restent à l’arrêt. Les vivres pourrissent sous le soleil brûlant. Les médicaments s’accumulent dans le désert. Les cris des blessés se heurtent à un mur de silence et d’acier.
Ce n’est pas une négligence.
C’est une stratégie.
C’est une trahison méthodique.
Le régime égyptien n’observe pas le massacre : il le rend possible.
Et il le fait par calcul, par peur, par haine de tout ce qui résiste. Gaza, pour ces traîtres en uniforme, est un cauchemar : un peuple debout, une dignité debout, une résistance debout. Ils veulent la voir à genoux, crever dans l’oubli. Ils veulent l’écraser, car elle leur rappelle ce qu’ils ont trahi : la liberté.
Le même régime qui a fait de l’Égypte une prison à ciel ouvert veut transformer Gaza en cimetière silencieux.
Leurs maîtres ? Riyad et Abou Dhabi.
Leurs parrains ? Tel-Aviv et Washington.
Leur mission ? Étouffer la Palestine, étouffer l’espoir, étouffer la mémoire.
Et l’Iran, qui parade en champion de la cause palestinienne ? Silence honteux.
La Ligue arabe ? Absente.
L’Europe ? Complice.
Mais c’est bien Le Caire qui détient la clé du passage de Rafah. Et c’est bien Le Caire qui refuse de l’ouvrir.
Nous accusons le régime du maréchal Sissi de :
- complicité active dans un crime de guerre : le blocus de Gaza ;
- trahison de la cause palestinienne, au nom de l’ordre régional imposé par les puissances impériales ;
- collaboration directe avec l’apartheid sioniste, en fermant la dernière issue de secours pour un peuple enfermé ;
- répression féroce de toute solidarité intérieure avec la Palestine ;
- d’avoir transformé la terre de Nasser et d’Ahmed Arabi en sous-préfecture sécuritaire du projet sioniste.
Et qu’on ne vienne pas nous parler de logistique, de sécurité ou de coordination.
Ce sont des mensonges. Ce sont des paravents. Ce sont des insultes aux mourants.
Chaque enfant qui meurt faute de morphine,
chaque vie brisée faute de soins,
chaque camion immobilisé,
chaque ambulance refoulée,
porte la signature de Tel-Aviv,
mais aussi celle du maréchal Sissi.
Le régime égyptien répondra de ses crimes. Tôt ou tard.
Khaled Boulaziz