L’Occident, Serviteur d’Osraël

Les récents événements à Gaza ont mis à nu les réalités brutales des dynamiques de pouvoir à l’échelle mondiale, révélant jusqu’où les nations occidentales, en particulier les États-Unis, se sont alignées sur les intérêts israéliens. L’anéantissement de Gaza—où plus de 50 000 Palestiniens ont péri et où toute la bande a été réduite en ruines—constitue une preuve incontestable de la toute-puissance d’Israël et de la complicité de l’Occident. La rencontre entre l’ancien président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, largement considéré comme un criminel de guerre, pour discuter du déplacement forcé des Palestiniens vers l’Égypte et la Jordanie, est un témoignage glaçant de la faillite morale du soi-disant « monde libre. »

Autrefois associée à la démocratie, aux droits de l’homme et à la justice, la notion d’« Occident » est désormais synonyme de soumission à l’influence israélienne. Cette déférence n’est pas nouvelle ; elle imprègne depuis longtemps la politique étrangère des puissances occidentales. Toutefois, l’ampleur de l’assaut actuel sur Gaza et le soutien sans réserve que les dirigeants occidentaux continuent d’apporter à Israël révèlent cette réalité avec une acuité inédite.

Les États-Unis jouent un rôle central dans l’impunité d’Israël, bloquant systématiquement toute tentative de le tenir responsable, malgré des preuves accablantes de crimes de guerre. La discussion entre Trump et Netanyahou sur l’épuration ethnique de Gaza illustre jusqu’où Washington est prêt à aller pour servir les intérêts israéliens. Pendant ce temps, les nations européennes restent largement complices, se contentant de condamnations de pure forme, sans jamais imposer de réelles sanctions. L’Union européenne maintient des liens économiques et politiques solides avec Israël, lui fournissant ainsi la légitimité et les ressources nécessaires pour poursuivre son occupation.

Le terme « Osraël »—fusion de « Occident » et « Israël »—résume parfaitement cette relation. Loin de défendre la justice, l’Occident est devenu un instrument de la politique israélienne, sacrifiant ses propres principes au nom d’intérêts stratégiques. Cette alliance, fondée non sur des valeurs partagées mais sur un calcul froid du rapport de forces, privilégie la domination régionale au détriment des vies humaines.

Les conséquences de cette soumission sont désastreuses, non seulement pour les Palestiniens mais pour l’ensemble de la région. L’expulsion des habitants de Gaza vers l’Égypte et la Jordanie constituerait une violation grave du droit international, tout en créant une nouvelle vague d’instabilité et en exacerbant les tensions existantes. Une telle opération établirait également un dangereux précédent, légitimant l’usage de la force brute pour atteindre des objectifs politiques et fragilisant encore davantage l’ordre mondial.

Au-delà des implications géopolitiques, le soutien inconditionnel de l’Occident à Israël a entamé son crédit moral. En s’alliant à un État qui bafoue systématiquement le droit international, l’Occident a perdu toute légitimité en tant que défenseur des droits humains. Ce double discours est de plus en plus perçu à travers le monde comme un symbole de l’hypocrisie occidentale.

La destruction de Gaza et l’expulsion programmée de son peuple ne sont pas seulement une tragédie palestinienne ; elles constituent aussi une condamnation sans appel de la faillite morale de l’Occident. La notion d’« Osraël » cristallise cette soumission—où les puissances occidentales ont renoncé à leurs principes pour servir un État engagé dans des crimes de guerre systématiques. Tant que l’Occident ne trouvera pas le courage de rompre cette allégeance et de tenir Israël responsable, les idéaux de démocratie, de justice et de droits de l’homme ne resteront que de vaines paroles.

Khaled Boulaziz