Meurtre en Syrie, silence à Alger : Les complicités des régimes militaires

Le régime syrien a gravé dans l’histoire moderne un héritage de terreur, d’oppression et de violations des droits humains sans précédent. Sous son autorité, la Syrie est devenue un théâtre tragique de violence incessante, plongeant ses citoyens dans un état de désespoir et de dévastation. Parmi les nombreuses victimes de la brutalité de ce régime figure le Dr Khaldoun Al Husseini, un éminent érudit et descendant du nationaliste algérien, l’Émir Abdelkader. Sa mort dans la tristement célèbre prison de Saydnaya en 2015, confirmée après la chute du régime Alawite; illustre la campagne systématique de répression et de cruauté menée par le pouvoir criminel de Bachar.

Le régime de Bachar est tristement célèbre pour son usage implacable de la violence afin de faire taire la dissidence et de maintenir son emprise sur le pouvoir. Depuis le déclenchement de la guerre civile syrienne en 2011, son gouvernement a utilisé tous les moyens à sa disposition pour écraser l’opposition, y compris des attaques chimiques, des bombardements indiscriminés de zones civiles et la détention massive d’adversaires présumés. Les tactiques du régime ont réduit des villes entières en ruines et forcé des millions de Syriens à l’exil, créant l’une des plus grandes crises humanitaires du XXIe siècle. Parmi les aspects les plus abominables de ce règne se trouvent les centres de détention secrets, dont le plus tristement célèbre est la prison de Saydnaya.

Située près de Damas, la prison de Saydnaya a acquis la sinistre réputation d’être un « abattoir humain ». Ce centre est devenu un lieu central des atrocités du régime, où les détenus subissent des conditions horrifiques, notamment la famine, la torture physique et psychologique, ainsi que des exécutions sommaires. Amnesty International a rapporté qu’entre 2011 et 2015 seulement, des milliers de prisonniers ont été secrètement exécutés à Saydnaya, tandis qu’un nombre incalculable d’autres y ont péri en raison de négligences et de mauvais traitements. C’est dans cette prison que la vie du Dr Khaldoun Al Husseini, un homme d’une érudition et d’une intégrité immenses, a été tragiquement abrégée.

Le Dr Khaldoun Al Husseini était un érudit distingué, mémorisateur et réciteur des dix lectures coraniques, ainsi qu’un juriste malékite. Il portait avec fierté l’héritage de l’Émir Abdelkader, le leader algérien renommé pour sa résistance au colonialisme français et ses principes de justice et d’humanité. Le Dr Khaldoun incarnait ces valeurs dans sa vie et son travail, contribuant grandement à la recherche islamique et servant de phare de connaissance et de guidance morale. Sa détention et sa mort dans la prison de Saydnaya mettent en évidence la nature indiscriminée de la répression du régime Assad, visant non seulement les militants politiques, mais aussi les intellectuels et les érudits religieux.

La mort sous la torture du Dr Khaldoun est un rappel brutal du mépris du régime Alawite pour la vie humaine et la dignité. Elle reflète tragiquement les souffrances plus larges infligées à des dizaines de milliers de Syriens qui ont connu des sorts similaires dans les prisons du régime. Son décès souligne également la perte d’un patrimoine culturel et intellectuel provoquée par une telle oppression brutale. Les actions du régime n’ont pas seulement détruit des vies, elles ont aussi étouffé les voix de ceux qui auraient pu contribuer à l’avenir de la Syrie.

L’héritage de l’Émir Abdelkader, dont les valeurs de résistance, de justice et d’humanité ont inspiré tant de personnes, contraste profondément avec les actions du régime de Bachar. Alors que la vie de l’Émir symbolise l’espoir et le leadership moral, la mort de son descendant, le Dr Khaldoun Al Husseini, dans les profondeurs de la prison de Saydnaya, constitue un témoignage glaçant des ténèbres du règne de Bachar al-Assad.

En conclusion, la mort du Dr Khaldoun Al Husseini et des innombrables autres victimes du régime de Bachar al-Assad exigent que la communauté internationale reconnaisse et confronte ces atrocités. La prison de Saydnaya reste un symbole des crimes du régime Assad, rappelant de manière frappante l’urgence de rendre justice et d’assurer la responsabilité. Le monde ne doit pas oublier les victimes de ce régime brutal et doit travailler sans relâche pour garantir que de telles horreurs ne se répètent jamais.

Le régime de Damas n’est point différent de celui de la caste militariste qui tient l’Algérie en otage. Pour preuve, son silence criminel quant à l’assassinat du descendant de l’Émir Abdelkader, le fondateur de la nation algérienne. Ce silence, semblable à celui des autorités algériennes face à leurs propres dérives, témoigne de la complicité tacite entre régimes autoritaires qui, sous des apparences différentes, s’enracinent dans la même logique de domination et d’oppression. La mémoire de l’Émir Abdelkader, symbole de résistance et de justice, est bafouée non seulement en Syrie mais également en Algérie, où l’héritage du père fondateur de la nation est négligé par ceux qui se réclament de son nom tout en perpétuant une politique de répression impitoyable.

Khaled Boulaziz