L’Algérie sous l’arbitraire : Une diplomatie en trompe-l’œil

L’Algérie, sous le règne d’une caste militariste omnipotente, s’est enfermée dans un système où l’arbitraire fait loi et où l’élite intellectuelle et créative est méthodiquement écartée. Derriere une façade de discours grandiloquents et de prétentions diplomatiques, se cache une réalité amère : celle d’un pays qui s’efforce de maquiller ses carences internes par une activité internationale stérile. L’année 2024, marquée par des déclarations triomphalistes sur l’action diplomatique algérienne, illustre parfaitement cette tragédie baroque. Ce bilan, digne d’un vaudeville où les acteurs se bousculent dans un théâtre déliquescent, doit être déconstruit avec minutie, chaque revendication analysée sous un regard critique et acéré.

1. Priorité à la Palestine et au Sahara occidental
Le soutien proclamé à la Palestine et au Sahara occidental n’est qu’un écran de fumée destiné à détourner l’attention des contradictions internes du régime algérien. En prétendant être « la voix du monde arabe », l’Algérie tente de masquer son incapacité à résoudre ses propres problèmes structurels. Alors qu’elle clame défendre les droits des Palestiniens, elle néglige les droits fondamentaux de ses propres citoyens, réprimant toute opposition et muselant la presse. Quant au Sahara occidental, son soutien au Polisario est plus une manœuvre géopolitique anti-marocaine qu’un véritable engagement pour l’autodétermination.

2. Les « succès » de la diplomatie algérienne
Les soi-disant succès diplomatiques, comme l’élection de cadres algériens à des postes internationaux ou l’organisation d’événements tels que la conférence internationale du gaz, sont dérisoires comparés aux défis réels auxquels l’Algérie fait face. Ces actions relèvent plus de la symbolique que d’un impact concret sur la scène internationale. La communauté internationale n’est pas dupe : les résultats tangibles restent inexistants, et ces initiatives servent principalement à satisfaire l’ego du régime en place.

3. Le Sahara occidental : une « idée française » ?
Qualifier le plan d’autonomie marocain d’« idée française » est un argument fallacieux et simpliste. L’Algérie refuse d’accepter que ce plan bénéficie d’un large soutien international, y compris des Nations unies, comme une solution réaliste et pragmatique. En continuant à brandir l’illusion d’un référendum d’autodétermination, l’Algérie perpétue un conflit inutile, empêchant la région de prospérer et d’assurer une meilleure coopération maghrébine.

4. La Syrie : une neutralité illusoire
Les dernières déclarations d’Attaf, ministre des MAE ne sont qu’un écho de plus de la caste militaire qui gouverne l’Algérie d’une main de fer, dissimulée derrière des platitudes diplomatiques. Lorsqu’il s’exprime, ce n’est pas en tant que représentant du peuple algérien, mais en tant que simple porte-parole d’un régime davantage préoccupé par la préservation de son propre pouvoir que par l’honneur de l’histoire de la nation ou le respect de ses obligations morales.

L’ironie est frappante : un ministre prétendant défendre l’unité et la souveraineté de la Syrie alors que son propre gouvernement réprime la dissidence et centralise le pouvoir à l’intérieur du pays.

L’Algérie se targue de reconnaître les États et non les gouvernements, mais cette posture de neutralité est une hypocrisie flagrante. Son refus de condamner les atrocités commises par Bachar Al-Assad pendant des années en dit long sur sa politique à géométrie variable. Aujourd’hui, alors que le régime s’effondre, l’Algérie peine à prendre position, préférant attendre l’évolution des événements pour adapter son discours à la direction du vent.

Les propos d’Attaf ne sont pas la voix d’une nation enracinée dans son passé révolutionnaire ; ils sont la mise en scène d’un régime désespéré de projeter une apparence de pertinence tout en ignorant la détresse de ses propres citoyens. Ses déclarations sur la Syrie reflètent l’hypocrisie plus large d’un État contrôlé par les militaires, qui prêche l’unité à l’étranger tout en perpétuant la division et la stagnation chez lui.

5. La présence russe au Sahel : entre opportunisme et incohérence
L’Algérie prétend privilégier les intérêts au détriment des émotions, mais sa coopération étroite avec la Russie au Sahel révèle une dépendance inquiétante vis-à-vis de Moscou. Malgré les discours sur l’efficacité des mécanismes bilatéraux, cette collaboration n’a rien produit de concret pour stabiliser la région. De plus, le refus de qualifier certains groupes armés de « terroristes » montre une complaisance dangereuse envers des entités qui sapent la sécurité régionale.

6. Une réforme de l’ONU pour cacher ses échecs internes
Enfin, les appels à réhabiliter le rôle de l’ONU et à défendre le droit international sonnent creux venant d’un pays qui bafoue régulièrement les droits humains sur son propre sol. L’Algérie utilise ces grandes déclarations pour donner l’impression qu’elle joue un rôle important sur la scène mondiale, alors qu’en réalité, elle demeure marginalisée et incapable de répondre aux aspirations de ses propres citoyens.

Conclusion
La diplomatie algérienne en 2024 n’est qu’un exercice d’autocongratulation orchestré pour distraire l’opinion publique des échecs internes du régime. Derriere le rideau de la rhétorique se cache une incapacité chronique à produire des résultats tangibles, tant sur la scène internationale qu’à l’intérieur du pays. La vérité est implacable : l’Algérie se perd dans des illusions de grandeur pendant que ses voisins avancent.

Khaled Boulaziz