Depuis que l’astronome Edwin Hubble a découvert que l’univers est en expansion, les scientifiques utilisent un nombre clé pour mesurer cette expansion : la « constante de Hubble ». Elle indique à quelle vitesse les galaxies s’éloignent les unes des autres en fonction de leur distance par rapport à nous.
Mais il y a un problème : selon la méthode utilisée pour la mesurer, on n’obtient pas toujours la même valeur. Cette différence, appelée « tension de Hubble », soulève de grandes questions sur notre compréhension de l’univers.
Deux manières de mesurer la constante de Hubble
Les chercheurs utilisent deux approches principales pour calculer cette constante :
- Les observations locales : Elles se basent sur l’étude d’étoiles et d’explosions stellaires situées relativement près de nous. Ces objets, dont la luminosité est bien connue, permettent d’estimer leur distance et, ainsi, d’évaluer la vitesse d’expansion de l’univers. Cette méthode donne une valeur plus élevée pour la constante de Hubble.
- Les observations du fond cosmique : Cette approche analyse la toute première lumière émise après le Big Bang. En étudiant ces signaux très anciens avec des satellites comme Planck, les scientifiques en déduisent une valeur plus basse de la constante de Hubble.
Pourquoi ces résultats ne concordent-ils pas ?
La différence entre ces deux mesures ne peut pas être expliquée par de simples erreurs de calcul. Plusieurs explications sont envisagées :
- Des erreurs dans les observations : Il est possible que certaines étapes des mesures ne soient pas parfaitement calibrées, ce qui fausserait les résultats.
- Une nouvelle physique à découvrir : Cette divergence pourrait indiquer qu’il existe des phénomènes encore inconnus, comme de nouvelles particules ou une forme d’énergie qui agirait sur l’expansion de l’univers.
- Des conditions différentes au début de l’univers : L’univers primitif pourrait avoir évolué d’une manière que nous ne comprenons pas encore totalement.
Pourquoi cette question est-elle importante ?
Si cette tension est confirmée, cela voudrait dire que notre modèle actuel de l’univers est incomplet et qu’il faut revoir certaines lois de la physique. En revanche, si elle est due à des erreurs dans les mesures, cela signifierait que notre compréhension est toujours valide, mais qu’il faut améliorer la précision des observations.
Un mystère bientôt résolu ?
La tension de Hubble est aujourd’hui l’un des plus grands défis de la cosmologie. Avec l’arrivée de nouvelles technologies et de télescopes plus puissants, comme le James Webb, les scientifiques espèrent bientôt comprendre cette énigme et, peut-être, redéfinir notre vision de l’univers de la physique.
Khaled Boulaziz