Essai : Le soutien inconditionnel de Blinken à l’entité sioniste
« Ministre du Génocide », « Boucher de Gaza » : ces accusations, lancées par des manifestants à l’encontre d’Anthony Blinken, résonnent comme une mise en accusation directe de la politique étrangère américaine. Elles soulèvent une question fondamentale : pourquoi le secrétaire d’État, et plus largement les États-Unis, offrent-ils un soutien sans réserve à Israël, même au prix d’une complicité implicite dans des crimes contre l’humanité ?
La scène se déroule à Washington, dans l’enceinte officielle de la Chambre des représentants. Anthony Blinken, incarnation du pouvoir diplomatique américain, est interrompu à plusieurs reprises par des voix dénonçant son rôle dans ce qu’ils considèrent comme un génocide à Gaza. Ces voix, celles des manifestants, portent une accusation claire : Blinken, juif de confession, est accusé de défendre aveuglément l’entité sioniste, fermant les yeux sur les souffrances d’un peuple palestinien à genoux.
Depuis le 7 octobre 2023, Israël mène une campagne militaire d’une brutalité sans précédent à Gaza. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 151 000 Palestiniens tués ou blessés, dont une majorité d’enfants et de femmes. Les infrastructures vitales sont réduites en ruines, plongeant les survivants dans une misère inimaginable, où famine et maladies s’ajoutent aux bombes. Dans ce contexte, les États-Unis n’ont pas seulement soutenu Israël moralement, mais ont également continué à lui fournir des armes, des fonds, et un appui diplomatique indéfectible sur la scène internationale.
Le rôle de Blinken est central dans cette tragédie. En tant que chef de la diplomatie américaine, il a systématiquement bloqué ou affaibli les résolutions internationales visant à condamner Israël, allant jusqu’à minimiser les appels à un cessez-le-feu. Ce soutien inconditionnel, loin d’être anodin, est l’expression d’une alliance stratégique et idéologique qui dépasse les considérations humanitaires. Blinken, par son silence et son indifférence apparente face aux massacres, incarne une politique où la vie palestinienne pèse peu face aux impératifs géopolitiques et à une fidélité absolue envers l’État d’Israël.
Cette posture, cependant, ne se limite pas à une froide realpolitik. Elle s’enracine dans une vision où l’identité de Blinken et ses liens personnels et communautaires avec Israël jouent un rôle subtil mais crucial. En soutenant Israël de manière inconditionnelle, Blinken n’est pas seulement un acteur politique ; il devient un symbole de l’alignement idéologique des élites américaines juives et sionistes avec les intérêts israéliens, au détriment de principes universels de justice et de dignité humaine.
Le silence face à des mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale contre Benjamin Netanyahu et Yoav Gallant est une illustration frappante de cette complicité. Alors que ces derniers sont accusés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, Blinken et l’administration américaine continuent de les soutenir, les exonérant de toute responsabilité. Cette indulgence s’apparente à une abdication morale qui ne fait qu’alimenter l’impunité israélienne.
En conclusion, le soutien inconditionnel de Blinken à Israël ne peut être réduit à un simple calcul stratégique ou diplomatique. Il révèle une convergence idéologique et identitaire où la défense de l’entité sioniste devient une priorité absolue, quitte à sacrifier les principes fondamentaux de justice. Les voix des manifestants, bien qu’étouffées, rappellent que ce soutien aveugle a un prix : la souffrance d’un peuple et le discrédit moral d’une nation prétendument porteuse de valeurs universelles.
Khaled Boulaziz