Jetez la révolution dans la rue et le peuple s’en emparera.
Ben M’Hidi – Révolutionnaire Algérien
Dans deux philosophies de la vie, l’une de convenance et l’autre de résistance, les révolutions ne meurent pas quand leurs leaders disparaissent. Au cœur d’une tapisserie tumultueuse de chagrin et de défi, l’assassinat d’Ismail Haniyeh résonne comme un aria mélancolique à travers les conflits du Moyen-Orient. Haniyeh, une étoile de la résistance palestinienne, nous a quité à l’aube à Téhéran. Sa mort, bien que silencieuse dans son exécution, est accusée avec véhémence par ceux qui chérissent la cause palestinienne.
Ismail Haniyeh, homme d’origines modestes, s’éleva des sables du camp de réfugiés d’Al-Shati à Gaza, sculptant son destin avec le ciseau de la persévérance. Dans les citadelles du Hamas, il atteignit le sommet, guidant ses frères avec une résolution inébranlable qui rappelait les anciens prophètes. Son mandat fut une symphonie de manœuvres politiques et d’ardeur militante, harmonisant les dualités de la diplomatie et de la défiance dans une quête singulière de libération du joug de l’occupation.
L’orchestration de la mort de Haniyeh, un sombre opus exécuté sous le manteau de la nuit, résonne comme le prélude sinistre du chaos. Sa mort, liée au destin d’un fidèle garde du corps, se produisit dans un tableau d’ombres et de murmures à Téhéran, jetant un voile de deuil sur la région. Cet acte de subterfuge suivit le crescendo fatal à Gaza, où des milliers de Palestiniens sans distinction sont au quotidien relégués aux pages de l’histoire par des bombardements de la soldatesque de l’entité sioniste — des actes reconnus comme crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
À la suite d’une telle calamité, la scène mondiale s’embrase de lamentations ferventes et de proclamations. La Turquie et le Pakistan, drapés des teintes sombres du deuil, honorent la mémoire de Haniyeh par une journée de solennité. Pendant ce temps, le Hamas, par un appel clair, convoque ses adeptes à une « journée de rage furieuse », incitant une tempête humaine à se lever en protestation. Des minarets de chaque mosquée, l’appel à la prière se transforme en cri de ralliement, témoignage de l’esprit indomptable de la résistance.
La figure spectrale de Haniyeh rejoint désormais les rangs illustres des héros martyrs, évoquant le souvenir sombre de Ben M’Hidi, dont la mort n’a pas éteint les flammes de l’indépendance algérienne, mais les a attisées en un brasier de résolution. Ainsi, l’assassinat de Haniyeh, plutôt que d’étouffer l’ardeur du peuple palestinien, est destiné à l’enflammer, faisant de lui un martyr dont le sang nourrira le sol de la rébellion. Telle est la paradoxalité du martyr — il enflamme l’esprit même qu’il cherche à éteindre, transformant les défunts en symboles de défi éternel.
Dans ce drame en déroulement, où chaque acte est chargé de pathos et de grandeur, l’assassinat d’Ismail Haniyeh n’est qu’un mouvement dans une symphonie de lutte. Le peuple palestinien, forgé par des décennies d’adversité, reste résilient, son esprit non courbé par la perte d’un leader. Les sables du temps peuvent bouger, et les vents de la fortune peuvent vaciller, mais le cœur indomptable de la cause palestinienne continue de battre, insensible aux tempêtes qui l’assaillent.
Ainsi, dans les tons élégiaques de cette réflexion, nous ne voyons pas la fin, mais la perpétuation d’une lutte. La quête de paix et de stabilité dans cette région accablée demeure un horizon lointain, pourtant la résolution inébranlable du peuple palestinien brille, un phare d’espoir au milieu des ténèbres.
Qui peut prétendre aujourd’hui réunir plus de deux milliards de personnes à ses funérailles? La prière de l’absent sur le martyr Ismail Haniyeh ce vendredi fut le plus grand moment de communion dans le monde musulman ; moment qui jettera inéluctablement les jalons de renaissance du Grand Sphinx, L’Islam universelle dans sa quête de justice sociale tant attendue par les damnés de la terre.
Khaled Boulaziz