Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ; c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe, et de ne pas faire écho à notre âme, à notre bouche, aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques.
Jean Jaurès, Homme politique Français
Introduction
Dans le contexte actuel de violence extrême à Gaza, l’organisation Democracy for the Arab World Now (DAWN) a officiellement demandé au Procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim A.A. Khan, d’enquêter sur 40 commandants israéliens identifiés comme suspects de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Cette demande s’inscrit dans une démarche visant à rendre justice aux victimes du conflit en cours, en s’appuyant sur les provisions du Statut de Rome.
Les accusations
DAWN accuse ces commandants israéliens d’être directement impliqués dans des opérations militaires ayant causé des souffrances massives et injustifiées à la population civile de Gaza. Les actes incriminés comprennent :
- Attaques indiscriminées et délibérées contre des civils : Des frappes aériennes et des tirs d’artillerie auraient ciblé des zones civiles sans discrimination, causant la mort de milliers de Palestiniens, dont une majorité de femmes et d’enfants.
- Utilisation de la famine comme arme : Les commandants auraient bloqué l’accès à la nourriture, à l’eau potable, et aux soins médicaux essentiels, aggravant la crise humanitaire déjà sévère dans la région.
- Blocage de l’aide humanitaire : L’accès des convois humanitaires à Gaza aurait été intentionnellement entravé, exacerbant les souffrances de la population civile.
- Imposition d’un siège sur Gaza : Le siège complet imposé par les forces israéliennes aurait conduit à des conditions de vie insupportables pour les deux millions d’habitants de Gaza.
Les principaux suspects
En tête de cette liste figure le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, qui aurait ordonné un siège total de Gaza le 9 octobre 2023. Cet acte aurait privé la population de Gaza d’eau potable et d’aide humanitaire, tout en supervisant des bombardements massifs sur la région. Gallant a justifié ses actions en affirmant que les forces israéliennes combattaient des « animaux humains », une déclaration qui a suscité une large condamnation internationale.
Le rôle du COGAT
Un autre suspect clé est le général de division Ghassan Alian, chef de l’unité COGAT (Coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires). Alian est accusé d’avoir administré le siège de Gaza et de s’être vanté d’imposer un blocus total à la population civile, déclarant publiquement qu’il n’y aurait « pas d’électricité, pas d’eau, juste des dégâts ». Ses paroles, prononcées dans un message vidéo en arabe destiné aux habitants de Gaza, ont été perçues comme une menace claire et sinistre.
L’importance de l’enquête de la CPI
La demande de DAWN intervient dans le cadre de l’enquête en cours de la CPI, qui a été lancée en 2021 pour examiner les crimes commis sur le territoire palestinien depuis 2014. Cette enquête s’intéresse à toutes les parties impliquées dans le conflit, y compris les militants du Hamas, mais DAWN insiste sur l’importance d’examiner également les actions des forces israéliennes, soutenues par des armes et des ressources fournies par les États-Unis.
Selon DAWN, les tribunaux israéliens n’ont pas établi de mécanisme de responsabilité de commandement pour les crimes de guerre, ce qui signifie que les officiers supérieurs ne sont pas tenus responsables par la justice israélienne. Cette impunité généralisée rend d’autant plus cruciale l’intervention de la CPI pour garantir que justice soit rendue.
Conclusion
La liste de DAWN, bien que non exhaustive, fournit un point de départ essentiel pour l’enquête de la CPI. En compilant ces informations à partir de sources militaires israéliennes officielles, DAWN espère empêcher toute tentative de dissimulation d’identité des commandants responsables. Les révélations se poursuivront au cours du mois à venir, avec la publication de nouveaux noms de commandants israéliens impliqués dans les opérations à Gaza.
Le monde attend avec impatience de voir si la CPI agira en conséquence, non seulement pour enquêter sur les crimes commis par le Hamas, mais aussi pour tenir les responsables israéliens responsables de leurs actes. DAWN, en tant qu’organisation dédiée à la défense des droits humains, continue de pousser pour que la justice internationale s’applique de manière équitable et impartiale, afin de protéger les droits des victimes des deux côtés du conflit.
Khaled Boulaziz