Je ne connais aucun pays arabe qui souhaite que le Hamas reste en place.
Tzachi Hanegbi – Conseiller au Conseil de sécurité israélien
Dans l’arène des affaires géopolitiques, où les destins des nations se nouent et se dénouent dans un ballet complexe et tragique, se dessine une fresque de confluences obscures.
Tzachi Hanegbi, éminence grise au sein du Conseil de sécurité israélien, a récemment révélé une vérité brûlante : l’éradication du Hamas par la seule force d’Israël est une chimère presque inatteignable. Ce mouvement islamiste palestinien, qui fut élu librement depuis 2007, est stigmatisé par de nombreux pays – parmi lesquels Israël et les États-Unis – comme une faction radicale prônant un islam politique virulent.
Hanegbi, dans un aveu voilé, a insisté sur la nécessité d’une synergie collective – une reconnaissance implicite de l’entité israélienne comme prélude indispensable – pour affronter les complexités de cette région tourmentée. Les pays arabes, parmi lesquels l’Égypte, la Jordanie et certains États du Golfe, partagent en secret cette ambition d’anéantir le Hamas à Gaza. Ces nations redoutent l’onde de choc que l’activisme politique du Hamas pourrait provoquer, ébranlant leurs propres régimes avec des appels à une gouvernance plus équitable et à des libertés démocratiques accrues.
Ainsi, ces États sont disposés à collaborer avec Israël et les États-Unis pour déraciner cette organisation à Gaza, justifiant leur complaisance sous le prétexte fallacieux de la stabilité régionale. Derrière cette façade se cache un sinistre dessein : une collaboration avec les sionistes et leurs alliés, dissimulée sous des initiatives économiques, des programmes de développement et des efforts diplomatiques visant à établir l’administration du Fatah à Gaza, tout en réduisant l’emprise du Hamas.
Aux États-Unis, les néoconservateurs jouent un rôle crucial dans cette entreprise. Washington, fort de ses ressources et de son influence diplomatique, exerce des pressions sur les nations arabes pour qu’elles apportent leur concours à ce processus. Le soutien américain, qu’il s’agisse d’aides financières, de pressions diplomatiques ou de conseils militaires, n’est qu’un des nombreux instruments de coercition déployés dans ce jeu politique macabre.
L’objectif ultime de cette guerre impitoyable est de forger un environnement où les Palestiniens de Gaza sont soumis à la domination sioniste, et d’anéantir totalement le Hamas. Pour ce faire, des moyens abjects sont employés, incluant un embargo impitoyable des pays frontaliers à Gaza, visant à affamer ses habitants en leur refusant toute aide humanitaire, dans un contexte de violence inouïe.
Il ne fait aucun doute que cette stratégie est délibérée et mûrement réfléchie, permettant aux régimes arabes de maintenir leur emprise sur leurs populations. En soutenant une solution visant à éliminer le Hamas, ces gouvernements cherchent à protéger leur pouvoir et à prévenir toute forme de soulèvement interne. Cette dynamique s’applique non seulement aux pays entretenant des relations directes avec Israël, mais aussi à ceux n’ayant pas de liens formels avec l’État hébreu, mais partageant des préoccupations sécuritaires similaires.
Ainsi, la stratégie imaginée par Hanegbi s’appuie fermement sur la force militaire et la collaboration avec les dirigeants arabes, impliquant une coalition d’intérêts divers mais convergents. En unissant leurs efforts, les États-Unis, Israël et les nations arabes visent à subjuguer les Palestiniens sous la férule de dirigeants tyranniques, maintenant ainsi leurs peuples dans une servitude implacable, de Tanger à Riyad.
Ces dirigeants arabes, en soutenant directement ou indirectement les crimes contre l’humanité perpétrés par des sionistes génocidaires contre les Palestiniens, se rendent coupables d’une politique criminelle. Tout cela afin de continuer à régner sans offrir à des millions de leurs sujets la moindre perspective de liberté d’expression et de justice sociale.
Rien ne pourra évoluer dans le monde arabo-musulman tant que les élites de ces nations resteront passives et lâches face à la tyrannie des régimes perfides. La seule voie envisageable est celle d’un changement radical et total de pouvoir. Ce changement est inéluctable, car ceux qui empêchent les révolutions pacifiques seront emportés par des révolutions violentes.
Khaled Boulaziz