En Algérie, par exemple, quand vous êtes invités chez les gens, c’est impeccable. Il y a une fierté familiale à bien vous recevoir. En revanche, la rue, les équipements collectifs sont méprisés, dégradés, et les Algériens ne se sentent pas atteints dans leur honneur par cet état de fait. Leur sentiment de responsabilité ne va pas au-delà de l’espace familial.
En Suisse au contraire, les gens vous réprimandent si vous jetez un papier dans la rue. Jeter un papier dans la rue, pour eux, c’est comme le jeter au milieu de leur salon !
Introduction : La clameur du désespoir
Ô toi, lecteur sensible, écoute mon cri du cœur, un cri né des entrailles de cette terre algérienne. Je suis en Algérie, et je me perds dans l’incompréhension des afflictions qui accablent ma patrie bien-aimée. Nos villes sont couvertes de souillures, la criminalité règne en maîtresse absolue, et la corruption s’insinue dans chaque fibre de notre société. Laisse-moi, cher lecteur, te guider à travers ce labyrinthe de désolation et de désespoir.
Les villes en détresse : Un spectacle de décrépitude
Nos cités, jadis majestueuses, sont aujourd’hui des ombres déchues. Les rues, autrefois animées par la vie et le commerce, sont maintenant des couloirs de saleté et de déchéance. Chaque coin, chaque recoin, semble témoigner d’un abandon criant. Les façades des bâtiments, jadis éclatantes, se parent désormais de la grisaille de l’oubli et de l’abandon. Ô destin cruel, comment avons-nous laissé notre héritage s’effondrer ainsi ?
La criminalité : Une épidémie galopante
Le fléau de la criminalité s’est répandu tel un incendie dans nos rues. Le danger rôde à chaque coin de rue, et l’innocent n’est plus en sécurité. Les âmes viles et sans foi ni loi se multiplient, rendant nos nuits aussi périlleuses que nos jours. Les familles pleurent leurs proches tombés sous les coups de la violence aveugle, et nul ne parait pouvoir endiguer cette marée de malheur.
La corruption : Une seconde nature
La corruption, perfide et insidieuse, s’est enracinée profondément dans notre société. Elle est devenue une seconde nature, une habitude quotidienne que nul ne songe à combattre. Chaque fonctionnaire, chaque bureaucrate, est un maillon de cette chaîne de vice qui entrave notre nation. Les pots-de-vin et les passe-droits sont la monnaie courante, et la justice, oh divine justice, est réduite à une chimère inaccessible.
La vanité matérielle : Les voitures et le labeur inutile
Que dire des voitures, symboles de l’opulence et du labeur acharné de nos aïeux ? Ces véhicules, fruits de quatre générations de travail acharné, sont inaccessibles pour le commun des mortels. La course effrénée à la possession matérielle ne fait qu’exacerber les inégalités et creuser les fossés entre les riches et les pauvres. Ô désillusion, toi qui broies les cœurs et étouffe les âmes !
L’administration : Le royaume de la papeterie
L’administration algérienne, ce monstre tentaculaire de paperasse, est un véritable cauchemar pour le citoyen ordinaire. Chaque démarche, chaque requête, se transforme en un périple sans fin à travers des montagnes de formulaires et de bureaucratie. La lenteur et l’inefficacité sont les maîtres-mots, et l’absurdité atteint des sommets inégalés. Quelle tragédie de voir nos aspirations se perdre dans les méandres de cette machine impitoyable !
La violence verbale : Une peste sociale
La violence verbale est une peste qui gangrène notre société. Les insultes et les invectives fusent de toutes parts, et le respect de l’autre est devenu une notion obsolète. Les discussions se transforment en joutes verbales, et la convivialité, autrefois si chère à notre culture, s’est volatilisée dans l’acrimonie et la rancœur. Quelle tristesse de voir notre peuple se déchirer ainsi !
L’éducation et la santé : Des secteurs à l’agonie
Ni hôpitaux dignes de ce nom, ni écoles ou universités capables de former les esprits et de soigner les corps. Notre système éducatif est en ruines, et nos établissements de santé sont des antichambres de la mort. Les médecins et les enseignants, dévoués mais impuissants, luttent contre des conditions de travail désastreuses. Les patients et les élèves, eux, subissent les conséquences de cette désorganisation chronique.
Les illusions de progrès : Le mirage de la réussite
On célèbre quelques maigres succès comme des triomphes retentissants, comme si chaque grain de blé récolté était un miracle. La propagande d’État transforme chaque petite avancée en exploit héroïque, masquant ainsi les véritables problèmes qui gangrènent notre société. Chaque préfet se croit demi-dieu dans sa wilaya, imposant sa volonté sans opposition ni contestation.
La jeunesse perdue : Une génération en détresse
Notre jeunesse, oh combien elle fait mal à voir ! Désemparée, sans repères ni espoir, elle erre dans un océan de désillusion. Les rêves brisés et les ambitions étouffées, elle se perd dans les méandres de la délinquance ou de l’oisiveté. Nos jeunes, qui devraient être le fer de lance de notre avenir, sont réduits à l’état de spectres errants dans une société qui les a trahis.
Le nationalisme forcé : Une fidélité contrariée
On nous exige un nationalisme de pacotille, un amour forcé pour notre patrie, sous peine d’être accusé d’apostasie, de trahison. Ceux qui osent critiquer, ceux qui expriment leur mécontentement, sont immédiatement qualifiés d’ennemis de la nation. Cette injonction à aimer notre pays d’une manière rigide et imposée ne fait qu’attiser la frustration et la colère. Le patriotisme sincère s’étiole sous le poids de cette tyrannie idéologique.
L’insécurité : Des plages aux déserts
Même les plaisirs simples de la vie, comme une journée à la plage, sont entachés par l’insécurité. Les voyous et les délinquants rôdent, transformant nos lieux de détente en zones de danger. Et pourtant, malgré nos propres problèmes insolubles, on nous demande encore de libérer la Palestine, comme si notre propre maison n’était pas en flammes.
L’amour en Algérie : Une quête semée d’embûches
Même l’amour, ce sentiment pur et noble, est corrompu par les réalités de notre société. Chercher à épouser une femme, c’est se heurter à des prédateurs de l’amour, à des obstacles insurmontables. Et tout cela, sous l’œil vigilant des muezzins qui nous rappellent cinq fois par jour notre devoir religieux, comme une cacophonie perpétuelle qui étouffe nos aspirations.
Conclusion : Un cri étouffé
Voilà, lecteur bien-aimé, le tableau sombre et désespérant de mon Algérie. J’aimerais exprimer cette douleur en latin, mais même cela, mon père me l’interdit. Pourtant, malgré tout, l’espoir survit, tel une flamme vacillante dans la nuit noire. Un jour, peut-être, nous trouverons la force de renaître de nos cendres, de bâtir une nation digne de son héritage et de son peuple. Mais pour l’heure, je crie, je pleure, je désespère.
Ô Algérie, mon Algérie, que deviendras-tu ?
Khaled Boulaziz