Il n’y a pas de pouvoir au-dessus du pouvoir du peuple.
Mohamed Morsi – Président Égyptien – (1951-2019)
Il y a cinq ans, le 17 juin 2019, le président égyptien élu démocratiquement, Mohamed Morsi, est décédé dans une cage de tribunal. Sa mort, entourée de mystères et d’accusations, est largement imputée à Abdel Fattah al-Sissi, le chef du coup d’État militaire de 2013. Ce tragique événement marque une sombre période de l’histoire égyptienne où la caste militaire, dirigée par Sissi, a brutalement mis fin aux espoirs de démocratie.
Le régime de Sissi, depuis sa prise de pouvoir en 2013, a plongé l’Égypte dans des crises profondes et multiples, à la fois économiques, sociales et politiques. Les accusations portées contre Morsi, notamment celles de trahison et de mauvaise gestion, ont été utilisées pour justifier le coup d’État militaire. Cependant, il est maintenant évident que ces accusations étaient infondées et servaient uniquement à discréditer le premier président civil élu d’Égypte.
Les Crises de Sissi : Une Réalité accablante
Les crises sous Sissi sont bien réelles et ne cessent de s’aggraver. L’économie égyptienne est en lambeaux, avec des dettes extérieures dépassant les 168 milliards de dollars et une inflation galopante qui a rendu la vie insupportable pour des millions d’Égyptiens. La pauvreté est omniprésente, exacerbée par des décisions impopulaires comme la suppression des subventions sur l’énergie et le pain, qui ont entraîné une hausse vertigineuse des prix des produits de première nécessité.
La gestion désastreuse de Sissi se manifeste également par la vente des biens publics et des propriétés stratégiques du pays à des puissances étrangères, notamment les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite. En 2016, Sissi a cédé les îles de Tiran et Sanafir à Riyad, une décision perçue comme une trahison nationale.
Un Régime répressif et oppressif
Sous le règne de Sissi, la répression est devenue la norme. Les voix dissidentes sont systématiquement réduites au silence, les médias sont muselés et les opposants politiques sont emprisonnés. La torture et les exécutions extrajudiciaires sont monnaie courante, créant un climat de terreur parmi les citoyens. Le régime utilise la sécurité nationale comme prétexte pour justifier ses actions répressives, mais en réalité, il s’agit d’un moyen de consolider le pouvoir de la caste militaire.
L’Injustice envers Morsi : Un symbole de résistance
Le sort de Mohamed Morsi symbolise l’injustice et la brutalité du régime militaire. Morsi, qui a été élu lors des premières élections libres de l’histoire égyptienne, a été renversé par un coup d’État orchestré par Sissi. Durant sa brève présidence, Morsi a tenté de réformer l’Égypte et de redonner espoir à son peuple. Cependant, il a été constamment saboté par les forces de l’ancien régime et les militaires, qui voyaient en lui une menace pour leur pouvoir.
La Vérité révélée
Les crises actuelles de l’Égypte ont révélé la vérité sur le régime de Sissi. Les accusations portées contre Morsi étaient fabriquées de toutes pièces pour justifier le coup d’État. Aujourd’hui, il est clair que Sissi et sa clique militaire sont responsables de la misère du peuple égyptien. Les dettes écrasantes, la vente des biens nationaux et la répression brutale sont les véritables héritages du régime de Sissi.
Un Appel à la justice
Il est impératif que la communauté internationale reconnaisse la nature oppressive du régime de Sissi et soutienne le peuple égyptien dans sa quête de justice et de liberté. La mémoire de Mohamed Morsi doit être honorée en dénonçant les crimes du régime militaire et en appelant à des réformes démocratiques en Égypte. Les Égyptiens méritent un gouvernement qui respecte les droits de l’homme et œuvre pour le bien-être de tous ses citoyens, et non une caste militaire qui ne cherche qu’à préserver son pouvoir à tout prix.
En somme, Sissi et la caste militaire qui gouverne l’Égypte sont les véritables fossoyeurs de la démocratie égyptienne. Leurs actions ont non seulement coûté la vie à Mohamed Morsi, mais ont aussi plongé l’Égypte dans une crise sans précédent. Il est temps que le monde ouvre les yeux sur la réalité de ce régime et agisse pour soutenir le peuple égyptien dans sa lutte pour la liberté et la justice.
Une commémoration importante en Algérie
À ce titre, il est important de noter qu’en Algérie, une commémoration similaire se prépare. Le 29 juin prochain, l’Algérie se souviendra de l’assassinat de son président, Mohamed Boudiaf, liquidé lui aussi par la caste militaire au pouvoir depuis 1962. Cet événement, tout comme la mort de Morsi, rappelle la brutalité et l’oppression des régimes militaires en Afrique du Nord, et souligne l’urgente nécessité de soutenir les mouvements démocratiques et de dénoncer les abus de pouvoir perpétrés par ces dictatures militaires.
Ainsi, l’Égypte et l’Algérie partagent un triste héritage de dirigeants élus démocratiquement et brutalement écartés par des forces militaires assoiffées de pouvoir. Les peuples de ces nations méritent justice, liberté et la fin de la tyrannie militaire qui étouffe leurs aspirations depuis trop longtemps.
Khaled Boulaziz