Hier, sous le voile sombre de la nuit, l’Agence des Nations Unies pour les Réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a dévoilé une terrible et cruelle tragédie. Sans l’ombre d’un avertissement pour les déplacés ni pour l’UNRWA, Israël a bombardé une école dans le camp de Nuseirat, en plein cœur de la bande de Gaza. Ce lieu de refuge, où des milliers de Palestiniens cherchaient un abri contre la violence environnante, a été transformé en un théâtre de désolation.
Le bilan de cette attaque est accablant. Quarante vies ont été brutalement fauchées, parmi lesquelles quatorze enfants et neuf femmes. Soixante-quatorze autres ont été blessées, incluant vingt-trois enfants et dix-huit femmes. Philippe Lazzarini, commissaire général de l’UNRWA, a dénoncé cet acte comme un mépris flagrant du droit international humanitaire, rappelant que l’attaque ou l’utilisation des bâtiments des Nations Unies à des fins militaires est inacceptable.
L’écho de cette horreur a résonné jusqu’aux studios de la chaîne américaine CNN. Après une analyse minutieuse des vidéos du site, un expert en explosifs a confirmé l’utilisation de munitions de fabrication américaine par l’armée israélienne lors de cette attaque. Un sombre écho à un rapport antérieur qui avait tiré les mêmes conclusions concernant un raid meurtrier à Rafah, le 26 mai dernier.
Israël, dans une tentative de justification, a affirmé que l’école abritait un complexe du Hamas. Pourtant, les Nations Unies ont confirmé que l’armée israélienne avait ignoré le droit international humanitaire. Le témoignage de l’organisation israélienne des droits de l’homme B’Tselem a renforcé cette dénonciation, soulignant que même si le Hamas utilisait l’école à des fins militaires, cela ne pouvait en aucun cas justifier les terribles souffrances infligées aux civils.
Le massacre de Rafah, une sombre répétition de cette tragédie, avait coûté la vie à quarante-cinq civils, brûlés vifs, la majorité étant des femmes et des enfants. Ce jour-là, le gouvernement israélien n’a pas invoqué le prétexte habituel du Hamas, le qualifiant simplement d’« erreur ». Une erreur qui, selon les murmures du doute, pourrait être une réponse calculée à l’ordre de la Cour internationale de justice de cesser les attaques sur Rafah.
Dans cette marche inexorable vers l’anéantissement, Israël semble déterminée à effacer toute humanité, ciblant les institutions internationales et violant impunément les valeurs et les lois sacrées. Le 20 février dernier, une attaque contre un refuge de Médecins Sans Frontières a tué deux de ses employés. Le 13 mai, un véhicule des Nations Unies a été ciblé, portant à deux cents le nombre de travailleurs humanitaires tués. Le 2 avril, sept membres de World Central Kitchen ont péri sous les balles.
Israël ne se contente pas de la violence physique. Elle pratique aussi le meurtre moral, attaquant les Nations Unies, brûlant leur charte et accusant leur secrétaire général de corruption et d’antisémitisme. Même les pays qui osent s’opposer à cette extermination ne sont pas épargnés, comme en témoigne la condamnation de l’Afrique du Sud, qualifiée de « répugnante ».
Soutenue honteusement par les principales démocraties du monde, de l’Amérique à l’Union européenne, Israël poursuit sa route destructrice. Les médias israéliens ont rapporté que dix conscrits de l’armée israélienne prétendent souffrir de maladies mentales et psychologiques. Selon un journal hébreu, « il existe une véritable méchanique des exemptions pour raisons mentales ». La réalité que nous voyons est qu’il existe une grande industrie mondiale visant à exonérer Israël de ses responsabilités en matière de génocide, d’apartheid et d’occupation.
Un État en dérive génocidaire, soutenu par des parrains rationnels, qui justifient ses actions dans une danse macabre où l’humanité est la seule perdante.
Khaled Boulaziz