La cour pénale internationale sous menace : Les États-Unis étalent leur suprématie

Dans un tourbillon de cynisme et de pouvoir, le Congrès américain a brandi son sceptre législatif pour promulguer une loi qui, sous des dehors de légalité, ne fait qu’affirmer sa suprématie mondiale. « Nous sommes les maîtres du monde », semble-t-il claironné à travers ces lignes de loi, nous claironnons. Nous déciderons qui peut être jugé, qui peut être protégé, et qui peut être sacrifié sur l’autel de nos intérêts.

L’Occident, ce bloc monolithique aux intérêts souvent alignés mais parfois discordants, se découvre dans un ballet diplomatique qui frôle l’absurde. Un mandat d’arrêt international contre Poutine ? Applaudissements timides. Mais dès que le procureur de la Cour pénale internationale, Karim Khan, évoque l’idée d’un mandat similaire pour Netanyahu et son ministre de la Défense, c’est le tollé. La loi votée par le Congrès américain n’est qu’une manœuvre grossière pour faire plier la Cour pénale internationale à ses caprices.

Depuis des lustres, les voix s’élèvent pour réclamer un nouvel ordre mondial, un système international qui ne soit pas l’apanage d’une poignée de puissances aux intérêts souvent égoïstes. Les vents de l’extrême droite ont soufflé et ont laissé derrière eux une traînée de désolation, confirmant l’urgence de repenser nos mécanismes internationaux.

L’arrogance occidentale, teintée de nuances américaines, ne cherche même plus à dissimuler ses desseins. Karim Khan l’a lui-même souligné après son geste historique : un officiel occidental l’a contacté pour lui rappeler que cette Cour était destinée à juger les « barbares » tels que Poutine, selon ses propres mots. Cette nouvelle loi américaine n’est rien de plus qu’une mise en pratique de cette pensée dénudée de tout vernis diplomatique.

La dette d’humanité envers la résistance palestinienne demeure, elle qui a exposé au grand jour les excès guerriers de cet Occident qui, en deux décennies seulement, a versé le sang de quatre millions d’individus à travers le monde. Si nous osions remonter plus loin dans le temps, jusqu’à la découverte brutale du continent américain et l’anéantissement des peuples autochtones qui y résidaient, les chiffres s’avéreraient insoutenables même pour les calculatrices les plus robustes.

Et tandis que l’image de l’Occident s’effrite lentement mais sûrement sur la scène mondiale, la Chine et la Russie observent avec un plaisir à peine dissimulé, voyant dans ce déclin une opportunité à saisir, une ouverture vers de nouveaux horizons de pouvoir et d’influence.

Dans cette toile tissée de prétentions et d’ambitions, chaque acteur international joue sa partition, souvent avec une duplicité à peine voilée. Les États-Unis, forteresse de l’Occident, se présentent comme les arbitres incontestés des affaires mondiales, dictant les règles du jeu et distribuant les cartes selon leur bon vouloir. Leur loi sanctionnant la Cour pénale internationale n’est qu’un nouvel épisode dans leur récit de domination sans bornes.

Pourtant, derrière cette façade de puissance absolue se cachent les fissures d’un système qui s’effrite. Les voix discordantes se font de plus en plus audibles, dénonçant l’hypocrisie et la partialité qui gangrènent les fondations de ce pouvoir prétendument incontesté. Les appels à une refonte radicale de l’ordre international se multiplient, portés par ceux qui refusent de se soumettre à la volonté hégémonique des grandes puissances.

La résistance palestinienne, témoin et victime de cette arrogance occidentale, incarne cette lutte pour la justice et l’égalité. Elle révèle au grand jour les travers d’un système qui protège les coupables et condamne les innocents, où les crimes sont justifiés au nom d’intérêts géopolitiques souvent obscurs. Son combat, bien que souvent éclipsé par les récits officiels, résonne comme un cri de ralliement pour tous ceux qui refusent de plier l’échine devant l’oppression.

Pendant ce temps, la Chine et la Russie observent avec une satisfaction non dissimulée les soubresauts de l’Occident déclinant. Pour eux, chaque faux pas des grandes puissances occidentales représente une opportunité à saisir, un espace à combler dans la course au leadership mondial. Leur montée en puissance progressive, alimentée par les errements de leurs rivaux occidentaux, annonce peut-être l’avènement d’un nouvel équilibre des pouvoirs, où les certitudes d’hier cèdent la place à l’incertitude et à la multipolarité.

En fin de compte, dans ce théâtre géopolitique où les masques tombent et où les alliances se font et se défont au gré des intérêts, une seule certitude demeure : l’ordre mondial tel que nous le connaissons est en pleine mutation, et ceux qui sauront s’adapter à ce nouvel environnement seront les maîtres de demain.

Khaled Boulaziz