Ils essaient, ces usurpateurs de pouvoir, injustes et partiels, de se faire valoir pour tous et au nom de tous ; ils veulent bien que l’on parle de leurs victoires, mais ils ne veulent pas que l’on sache que leurs victoires étaient la défaite des autres, c’était « notre défaite ». Donc, le rôle de l’histoire sera de montrer que les lois trompent, que les potentats se masquent, que le pouvoir fait illusion et que les historiens mentent. Ce ne sera dons pas une histoire de la continuité, mais une histoire du déchiffrement, de la détection du secret, du retournement de la ruse, de la réappropriation d’un savoir détourné et enfoui. Ce sera le déchiffrement d’une vérité scellée.
Michel Foucault – Philosophe français (1926 -1984)
Dans le tumulte géopolitique du Moyen-Orient, une réalité persistante émerge : la voix des peuples arabes est systématiquement étouffée, leur capacité à prendre en main leur destinée est entravée, et leur soutien à la cause palestinienne est violemment détourné ou exploité à des fins politiques. Cette réalité poignante réside dans le dédale complexe de régimes autoritaires, de pouvoirs militaires corrompus et de forces prédatrices qui maintiennent un contrôle étouffant sur la région.
Les peuples arabes aspirent à l’autodétermination, à la liberté et à la justice, des valeurs qui résonnent profondément avec la lutte palestinienne pour la reconnaissance de leurs droits nationaux. Cependant, ces aspirations sont constamment sapées par des régimes qui privilégient le maintien du pouvoir sur la volonté populaire. Les élections, loin d’être des exercices démocratiques légitimes, sont souvent des pièces d’un théâtre politiquement orchestré, conçu pour maintenir en place des élites au pouvoir, en dépit des désirs et des besoins réels des citoyens.
Les régimes militaires, omniprésents dans de nombreux pays arabes, sont particulièrement habiles à manipuler les élections pour consolider leur emprise sur le pouvoir. Ils utilisent une combinaison de répression, de censure et de coercition pour étouffer toute dissidence et garantir des résultats favorables à leurs intérêts. Les voix dissidentes sont réprimées, les partis d’opposition sont marginalisés, et les médias indépendants sont muselés, créant ainsi un environnement politique étouffant où le véritable choix démocratique est une illusion.
Dans ce contexte, le soutien à la cause palestinienne devient souvent un outil de légitimation pour ces régimes autoritaires. En exploitant le sentiment de solidarité avec les Palestiniens, ces régimes cherchent à détourner l’attention des problèmes internes et à renforcer leur propre légitimité. Ils utilisent la rhétorique anti-israélienne pour détourner l’attention des abus de pouvoir et des violations des droits de l’homme perpétrés à l’intérieur de leurs frontières.
Pourtant, malgré les obstacles dressés par ces régimes, la solidarité avec la cause palestinienne reste profondément enracinée dans les cœurs et les esprits des peuples arabes. C’est une cause qui transcende les frontières nationales et qui incarne les aspirations à la justice et à la dignité humaine. Mais pour que cette solidarité se traduise en actions concrètes, il est impératif de rompre avec le cycle de répression politique et de permettre aux peuples arabes de prendre véritablement en main leur destinée.
Les récentes vagues de protestations populaires dans toute la région témoignent de la soif de changement et de l’aspiration à la liberté qui anime les peuples arabes. Ces mouvements populaires sont un rappel poignant du pouvoir inhérent à la voix du peuple et de la nécessité de garantir des processus démocratiques authentiques qui reflètent véritablement la volonté populaire.
En fin de compte, la lutte pour la justice en Palestine est indissociable de la lutte plus large pour la démocratie et les droits de l’homme dans le monde arabe. Tant que les peuples arabes seront privés de leur droit fondamental à la liberté et à l’autodétermination, leur capacité à soutenir pleinement la cause palestinienne restera entravée. Il est temps de briser les chaînes de l’oppression et de permettre aux voix des peuples arabes de se faire entendre, non seulement en solidarité avec la Palestine, mais aussi pour façonner leur propre avenir.
Khaled Boulaziz