La guerre est la somme de tous les malheurs.
Stonewall Jackson – Général Américain (1824 -1863)
Il est incontestable que les véhicules aériens sans pilote (UAV) sont devenus aujourd’hui une partie intégrante des stratégies militaires modernes. Et plusieurs pays tentent de consolider leur position en tant que puissances de cette nouvelle technologie en Afrique. Un rapport du Military Africa (1), qui a analysé méticuleusement les tendances d’acquisition de drones dans 31 pays africains, met en lumière le changement significatif dans les dynamiques de pouvoir régionales.
En effet, et à l’échelle continentale, le rapport du Military Africa révèle que 31 pays africains ont collectivement acquis un total de 1 534 drones depuis les années 1980. Les avions à voilure fixe constituent la majorité avec 1 254 unités, suivis par les drones à voilure tournante avec 144 unités et les drones à décollage et atterrissage vertical à voilure fixe avec 136 unités.
La répartition régionale de la possession de drones à travers l’Afrique est également remarquable. Les pays d’Afrique du Nord détiennent collectivement plus de la moitié (818 drones) du total du continent, suivis par l’Afrique de l’Ouest avec 338 drones, l’Afrique de l’Est avec 218 drones et l’Afrique du Sud avec environ 160 drones.
Alors que la Chine émerge comme le principal fournisseur de drones aux pays africains, Israël joue un rôle crucial dans les acquisitions de drones du Maroc. Les États-Unis se classent troisièmes en tant que fournisseur, suivi par la Turquie, qui compte le Nigeria parmi ses principaux clients.
Il faut rappeler que BlueBird Aero Systems, une société israélienne spécialisée dans la conception et la production de systèmes aériens sans pilote tactiques (UAS), s’apprête à établir une installation de production de drones au Maroc. Dans un récent rapport du site Web d’actualités militaires argentin Zona Militar (2), Ronen Nadir, PDG de BlueBird Aero Systems, a confirmé les plans de l’entreprise, déclarant que le site de production local devrait commencer ses opérations dans le courant de l’année prochaine.
La décision d’ouvrir l’usine de production s’inscrit dans le cadre de l’accord de coopération militaire signé entre le Maroc et Israël en 2021, qui comprenait des dispositions pour le développement de l’industrie militaire du Maroc avec l’expertise israélienne. Dans le cadre de son engagement à stimuler le secteur, le Maroc a alloué 12,88 milliards de dollars à son industrie de la défense cette année.
En février de l’année dernière, Rabat et Tel Aviv ont conclu un accord de 500 millions de dollars pour fournir au royaume le système de défense aérienne et antimissile Barak MX fabriqué par les industries aérospatiales israéliennes (IAI). Le Maroc a également acheté le système anti-drone Skylock Dome à Israël en 2021.
Selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI), Israël est l’un des trois plus grands exportateurs d’armes vers le Maroc, représentant 11 % des importations d’armes du pays d’Afrique du Nord. Le Maroc a repris ses liens diplomatiques avec Israël dans le cadre des accords d’Abraham négociés par les États-Unis en 2020. Cependant, même avant l’accord de normalisation, Israël et le Maroc entretenaient des relations de défense spéciales non divulguées.
Manœuvres de chantage et forfaitures politiques se mêlent dans un tourbillon frénétique, ourdissant méthodiquement et perfidement un enchevêtrement géopolitique régional, exacerbant les tensions déjà palpables entre l’Algérie et le Maroc, les poussant inexorablement vers les sentiers ensanglantés d’une guerre désirée, mais inévitable.
D’autre part, le Maroc déploie des efforts considérables pour acquérir un matériel militaire de pointe des États-Unis, le jet de combat polyvalent F-35. Il faut dire que le Maroc est en plein négociation pour convaincre les États-Unis de vendre leur avion de chasse le plus convoité. Et si un éventuel accord d’armement entre le Maroc et les États-Unis incluant le chasseur furtif avancé il y a, il constituerait une escalade majeure dans la course aux armements déjà très coûteuse dans cette partie du monde.
D’autres sources affirment que le roi Mohammed VI a rencontré secrètement le ministre israélien de la Défense Benny Gantz lors du récent voyage officiel de ce dernier au Maroc. Le voyage de Gantz a eu lieu à la demande personnelle du monarque marocain et les deux hommes se sont rencontrés pour évoquer les tensions grandissantes dans la région. Le ministre marocain de la Défense, Abdellatif Loudiyi, a soulevé avec Gantz de possibles améliorations de la force aérienne marocaine.
Le Maroc a besoin de plus d’avions avec un sérieux potentiel de guerre ajoutant que le chasseur polyvalent furtif F-35 des États-Unis est la solution souhaitée par le Maroc. Une source de l’entité israélienne affirme que les Émirats arabes unis ont proposé de couvrir les coûts des avions coûteux si le Maroc parvenait à obtenir l’approbation des États-Unis pour une éventuelle vente des chasseurs de cinquième génération.
Le ministre Loudiyi aurait demandé l’aide d’Israël pour convaincre Washington de vendre ses F-35 et autres équipements militaires avancés à Rabat. La dernière génération du chasseur polyvalent F-35 est estimée coûter, au minimum, environ 78 millions de dollars l’unité. Le maintien en opération de l’avion est également une affaire coûteuse. Malgré la controverse sur les coûts du F-35, le chasseur polyvalent constituerait un élément déterminant dans la course aux armements déjà coûteuse dans la région. Et le F-35 pourrait servir de dissuasion majeure contre une possible guerre provoquée entre les deux pays.
Si le Maroc venait à acquérir l’avion, cela pourrait pousser l’Algérie à acheter les batteries de missiles S-400 de la Russie, que la Russie affirme pouvoir détecter et abattre le chasseur furtif américain. Cela pourrait probablement augmenter encore davantage les dépenses militaires déjà excessives au Maghreb, ce qui pourrait sérieusement compromettre le développement des deux pays.
La coopération militaire israélo-marocaine devrait être considérée comme une dissuasion majeure, selon la même source, non pas parce que le Maroc ne pourrait pas se défendre, mais plutôt parce que tout le monde sait maintenant que le soutien israélien au Maroc est indéfectible.
Depuis la chute d’Alger, l’Afrique du Nord est la cible de machinations d’un Occident prédateur, avec la complicité à peine dissimulée de potentats locaux. Dans cette continuité, cet ennemi transfrontalier n’a jamais relâché son étreinte.
À l’ouest, nous assistons, en apparence sidérés, à la transformation du voisin marocain en une forteresse militarisée. Un nid de conspirations où une clique belliqueuse, soutenue par les néo-conservateurs et dirigée par la sous-secrétaire d’État Victoria Nuland et ses acolytes, trame des complots insidieux à l’encontre des peuples de la région.
Le Maroc officiel, à distinguer du peuple marocain, intègre, travailleur et solidement uni à ses voisins algérien, tunisien, libyen et mauritanien, est victime d’une OPA qui ne dit pas son nom. Le travail de sape et d’infiltration a été méticuleux et de longue haleine pour parvenir à ses fins en 2023.
Aujourd’hui, le pouvoir de cette clique est sans conteste. Les souverains successifs ne peuvent agir sans son aval. Son éminence grise actuelle n’est autre que le prince des ténèbres du Makhzen, André Azoulay, conseiller spécial au service exclusif d’Israël, le véritable maître des lieux.
Derrière la façade royale et les institutions formelles, Azoulay et ses semblables dictent leur loi, prenant les décisions cruciales, celles de la guerre et de la paix. Cette conjuration est à l’origine de l’asservissement de tout un pays, transformé en un champ de bataille mortel.
Son unique dessein : la Reconquista de l’Afrique du Nord, en fomentant avec acharnement une guerre entre l’Algérie et le Maroc, une guerre voulue, inévitable, dont le seul bénéficiaire serait Israël. Ce conflit imminent serait l’un des plus abjects, l’un des plus dévastateurs. Une guerre fratricide, qui déchirerait le tissu même de nos deux peuples. Une tragédie insensée, née de sa propre folie et nourrie par sa propre haine.
Cela serait en grande partie le fait des marchands d’armes et de la mort, des pions entre les mains de ceux qui manœuvrent dans l’ombre du pouvoir, où qu’ils se trouvent. Cette situation est le fruit inéluctable d’une série de conciliabules et de stratégies meurtrières, masquant la préparation à la guerre sous le voile trompeur de la paix. Le danger est imminent, certes, mais il est loin d’être insurmontable – que cela soit clair.
Les machinations ourdies par les Nuland, Azoulay, Attali et autres agents du sionisme ne suffiront pas à entraîner l’Algérie et le Maroc dans l’abîme. Il est de notre devoir de déployer tous les efforts possibles pour empêcher que cette folie guerrière ne se concrétise. Nos peuples n’ont rien à gagner dans un conflit qui ne ferait qu’engendrer malheur et destruction dans notre région.
Malgré les croassements des corbeaux, les peuples de cette partie du monde savent que l’ennemi d’hier reste l’ennemi d’aujourd’hui, et sera l’ennemi de toujours. Leurs machinations perfides demeurent inchangées, dans leur méthode et dans leur objectif.
Ceux qui se résignent à la perspective d’une guerre entre l’Algérie et le Maroc, où le seul bénéficiaire serait Israël, le font par aveuglement ou par malhonnêteté. L’un se corrige, l’autre se combat.
Khaled Boulaziz
1.https://www.military.africa/2022/12/military-drones-in-africa-the-new-arms-race/
2.https://www.zona-militar.com/en/2024/04/13/israel-strengthens-defense-relations-with-morocco-through-drone-systems-production/